Retour
Qui a dit que marketing et authenticité ne pouvaient pas faire bon ménage ? Certainement pas Alexandra SHARP (diplômée du Programme Grande École en 2015) ! Trois ans après le lancement de son propre cabinet de conseil, elle semble avoir saisi les spécificités et les codes du marché néo-zélandais pour proposer à ses clients des stratégies différenciantes et pleines de sens. Le fruit d’un travail d’observation et de curiosité, avec pour fil conducteur la recherche d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Un témoignage sincère et éclairant.
Vous vous êtes installée en Nouvelle-Zélande dans un contexte particulier. Quelle influence a-t-il eu sur votre parcours ?
Deux mois après mon arrivée, la pandémie de COVID est apparue et a rendu l’adaptation difficile avec la fermeture des frontières pendant deux ans. Cette insularité forcée a été un choc, tout comme le calme dans les rues, à mille lieues de la vie foisonnante parisienne que j’avais quittée. Mon intégration chez Moochi a été salvatrice : j’ai été plongée dans un contexte intense d’explosion du e-commerce avec de nombreux défis qui m’ont aidée à surmonter l’isolement géographique. Cette période exigeante m’a permis de développer une résilience insoupçonnée et de créer des fondations solides pour la suite de ma carrière.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer à votre compte ?
J’avais déjà un statut de freelance lorsque j’étais salariée à Paris. La naissance de ma fille a été le déclencheur qui a transformé cette activité parallèle en source de revenus principale. J’avais besoin de plus de flexibilité pour me consacrer à ma famille et j’estimais que l’entrepreneuriat me permettait de gérer mon temps et de choisir mes projets. Je travaille comme une mini-agence qui coordonne un réseau d’experts en fonction des besoins spécifiques à chaque demande. J’offre du conseil en marketing stratégique pour des projets ciblés et du CMO (Chief Marketing Officer) fractionnaire pour un accompagnement stratégique global. Mes clients sont variés : robes de mariées haut de gamme, beauty & wellness, produits ménagers, applications, etc. Cette diversité me permet de proposer des approches croisées et de traduire l’authenticité et le savoir-faire d’une marque en une stratégie marketing digitale efficace.
Quelles sont les spécificités du marché néo-zélandais, notamment en matière d’approches marketing ?
Les principes fondamentaux restent bien entendu universels, mais leur application doit être adaptée au contexte local. Les consommateurs néo-zélandais valorisent particulièrement l’authenticité, la durabilité et l’aspect local des produits. Ils sont également plus sensibles aux marques capables de démontrer un véritable engagement communautaire et environnemental. La communication doit donc être directe et sans prétention : les Kiwis détectent et rejettent rapidement ce qui semble trop « marketé ». Cette décontraction se retrouve d’ailleurs dans les relations professionnelles : le vouvoiement n’existe pas, on passe au prénom immédiatement, et les décisions se prennent le plus souvent par consensus plutôt que de façon hiérarchique. Il y a aussi une vraie culture du « can-do attitude » : les Kiwis préfèrent les personnes qui proposent des solutions plutôt que celles qui théorisent les problèmes…
Quels sont vos objectifs des années à venir ?
À court terme, je souhaite développer mon portfolio de clients en Nouvelle-Zélande, en Australie et en France, tout en explorant des opportunités pour créer des contenus éducatifs comme des workshops pour entrepreneurs et spécialistes du marketing. À moyen terme, j’aimerais créer une passerelle entre les marchés européens et océaniens en partageant mon expertise biculturelle. Je veillerai dans tous les cas à maintenir cette flexibilité qui me permet d’être présente pour ma famille tout en continuant de relever des défis professionnels stimulants.
Parcours
Alexandra débute sa carrière dans le secteur des robes de mariées chez Rime Arodaky où elle atteint le poste de Marketing Director. En parallèle, elle lance son auto-entreprise pour conseiller des marques sur leurs réseaux sociaux et leur expérience digitale.
En 2020, elle fait le grand saut vers la Nouvelle-Zélande et occupe des postes de direction marketing chez Moochi puis Jamie Kay. Deux ans plus tard, elle fonde son cabinet de conseil et partage désormais son expertise en tant que consultante indépendante en pilotant son réseau d’experts au service de clients aussi variés que prestigieux.
Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École. Retrouvez l’intégralité du magazine ici.