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[Histoire de Diplômée] Bérengère CHOMBART : les pieds sur terre

En reprenant les rênes de l’exploitation agricole familiale en métropole lilloise, Bérengère CHOMBART (diplômée du Programme Grande École en 2000) s’est lancée un défi de taille : faire de ses convictions le point de départ d’une nouvelle aventure dans un secteur réputé pour les difficultés qu’il rencontre. Pas de quoi décourager notre diplômée qui s’appuie autant sur l’héritage familial que sur sa formation IÉSEG et ses expériences professionnelles passées pour gérer sa petite entreprise.

Quel cheminement vous a menée d’études en école de commerce au métier d’agricultrice ?

J’ai débuté ma carrière par une quinzaine d’années en entreprise (Camaïeu, Becquet…) sur des postes de contrôle de gestion, audit, marketing, communication et gestion de projets. En 2015, j’ai décidé de reprendre l’exploitation familiale après avoir obtenu un diplôme agricole par une formation à distance. Même si j’ai baigné dans cet univers depuis mon plus jeune âge, les débuts m’ont donné du fil à retordre. J’ai eu la chance d’être épaulée par mes parents, notamment par mon père qui a pris le temps de me former aux différentes facettes du métier. Encore aujourd’hui, je n’hésite pas à lui demander son avis et de l’aide à l’atelier car, comme je lui répète souvent, il n’y avait pas d’option mécanique à l’IÉSEG !

Que faut-il retenir à propos de votre exploitation ?

En raison de l’urbanisation et de la pression foncière, sa taille est plutôt modeste. Je produis du blé, des pommes de terre, des betteraves sucrières, du maïs et des petits pois sur un total de 65 hectares. Je travaille quasi exclusivement pour l’industrie et les coopératives en local, avec une production livrée dans les 40km aux alentours. J’ai recours à un groupement d’employeurs pour les périodes d’activité intense, mais je gère principalement mon quotidien seule.

En quoi vos expériences précédentes nourrissent-elles votre quotidien ?

Elles me sont d’un grand secours face à la sur-administration que nous subissons. Des sujets comme la comptabilité, le contrôle de gestion, les audits de certification ou la gestion réglementaire sont également utiles dans ce qui s’apparente à une véritable TPE où je multiplie les casquettes. Tout cela me donne un regard différent sur le métier…

Laquelle de ces casquettes préférez-vous ?

En partie celle de chauffeur de tracteur où j’ai l’impression d’avoir le plus beau bureau qui soit ! J’aime le travail de la terre en utilisant les nouvelles technologies qui me permettent de faire de l’agriculture de précision, tout en profitant du lever ou du coucher du soleil. Plus globalement, j’aime le rôle de chef d’entreprise : pouvoir décider librement la manière dont on mène sa barque, avoir son « truc à soi ».

Que conseillez-vous à tous ceux intéressés par l’agriculture ?

Il faut bien réfléchir avant de se lancer, on ne s’improvise pas agriculteur du jour au lendemain. C’est une activité difficile et être du milieu est un atout, mais le mieux est sans doute de pouvoir partager le quotidien d’un agriculteur sur le terrain. Les défis pour les années à venir sont nombreux, dont le principal sera de trouver un juste compromis entre les attentes environnementales et le maintien d’une agriculture productive, compétitive et innovante. Mais travailler pour nourrir ses compatriotes a quelque chose de gratifiant : c’est un métier aussi beau qu’utile.

Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.