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[Faculty in the Spotlight] Raul BARROSO, professeur de comptabilité

Ce mois-ci, rencontre avec Raul BARROSO, professeur de comptabilité sur le campus de Paris depuis 2015.

Chaque année, plus de 600 professeurs-chercheurs des campus de Lille et Paris-La Défense de l’IÉSEG contribuent aux parcours d’apprentissage des étudiants, renforçant leurs chances d’atteindre leurs objectifs professionnels et de s’épanouir dans leur carrière.

« Faculty in the Spotlight » est le rendez-vous mensuel qui met en lumière les professeurs de l’IÉSEG : leur parcours, leurs cours, leur engagement à l’IÉSEG, des anecdotes amusantes etc…

Raul, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je suis originaire de Madrid, où j’ai obtenu ma licence en administration des affaires. Pendant mes études, j’ai eu la chance de participer à deux programmes d’échanges : l’un en Norvège et l’autre aux États-Unis. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé quelques années pour une entreprise internationale à Madrid avant de décider de poursuivre un master en management international en Suisse.

Ce programme m’a conduit non seulement en Suisse, mais aussi au Canada et en France. Par la suite, j’ai fait un doctorat en management en Suisse, en me concentrant sur la gouvernance d’entreprise. Une fois mon doctorat terminé, j’ai effectué un post-doctorat partagé entre l’Espagne et New York, avant de travailler dans une autre école à Paris, puis de rejoindre IÉSEG.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir professeur ?

J’ai eu la chance d’avoir d’excellents professeurs très inspirants tout au long de mes études. Cela, combiné à ma curiosité (j’ai toujours aimé comprendre comment les choses fonctionnent) m’a naturellement poussé vers le monde académique. Être professeur me permet de satisfaire cette curiosité tout en partageant des connaissances et en interagissant avec les autres. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde !

Pouvez-vous nous nous en dire plus sur les matières que vous enseignez ?

Même si mes recherches portent principalement sur la gouvernance d’entreprise – un sujet transversal lié à la comptabilité, la finance et le management – la majorité de mon activité d’enseignement concerne la comptabilité. J’enseigne à tous les niveaux, du Bachelor aux Masters Spécialisés.

Pour de nombreux étudiants, mon cours est leur première approche de la comptabilité. Je le compare souvent à l’apprentissage d’une nouvelle langue : celle dans laquelle se prennent les décisions d’entreprise. Nous commençons par le vocabulaire (concepts de base), puis nous passons à la construction de phrases (écritures comptables), et enfin à la rédaction de livres (états financiers). À la fin du cours, les étudiants ne se contentent pas de produire ces états, ils en comprennent aussi la logique.

À des niveaux supérieurs, comme le Master, les détails techniques deviennent plus complexes, et mon objectif principal est d’aider les étudiants à relier ces détails aux décisions organisationnelles globales. Par exemple, dans un cours de comptabilité avancée, il ne s’agit pas seulement de maîtriser la technique : on aborde également la gestion des risques, la négociation de contrats dans différents pays et les implications stratégiques pour l’entreprise.

Quelles sont vos méthodes pédagogiques ?

Dans mes cours sur la gouvernance d’entreprise, je travaille avec des études de cas très diverses. Elles peuvent porter sur différentes structures de gouvernance, des enjeux de durabilité, la rémunération des dirigeants ou le rôle des investisseurs institutionnels. Parfois, les cas concernent des entreprises familiales ou des secteurs spécifiques. L’objectif est qu’à la fin du cours, les étudiants soient capables d’analyser les dispositifs de gouvernance et de comprendre leur impact sur la prise de décision. J’invite également des professionnels pour apporter un éclairage concret en classe.

J’aime créer une bonne ambiance avec les étudiants. Le premier jour de cours, je prépare une playlist avec leur sélection musicale. Avant de commencer chaque cours et pendant les pauses, je lance la musique. Cela contribue à instaurer une atmosphère positive. Mais dès que la musique s’arrête, ils savent qu’il est temps de se concentrer et de travailler !

Comment, selon vous, votre enseignement s’aligne avec la vision de l’IÉSEG ?

Je crois que l’éducation est l’outil le plus puissant qui existe pour améliorer la société. Dans mes cours, j’essaie de cultiver l’esprit critique plutôt que de donner des réponses du type « c’est juste », « c’est faux ». Je veux que les étudiants remettent en question les idées, se dépassent et restent curieux au-delà de la salle de classe. Ce sont des compétences et des attitudes durables, en phase avec la mission de l’école : former des diplômés capables d’avoir un impact positif sur la société.

Qu’appréciez-vous le plus dans ce métier ?

La recherche est souvent solitaire – beaucoup de temps passé à lire des articles ou à taper à l’ordinateur – mais cela est compensé par les interactions avec des collègues brillants et les étudiants. C’est très intéressant, bien sûr, mais j’apprécie surtout le côté humain du métier : les discussions, les questions stimulantes et l’énergie que les étudiants apportent. Ils me surprennent, regorgent d’idées et de rêves, et mon rôle est de les encourager et de nourrir ces ambitions.

Que disent vos étudiants de vous ?

Eh bien, ils aiment la musique que je passe juste avant le début des cours ! Plus sérieusement, ils disent souvent que je suis très patient. Je n’hésite pas à répéter un concept trois, quatre, voire cinq fois si nécessaire. Je structure également mes cours pour permettre aux étudiants de comprendre pleinement les notions, en créant une atmosphère où ils s’entraident et apprennent ensemble sans craindre de faire des erreurs, ce qu’ils apprécient beaucoup.

Comment votre parcours international influence-t-il votre enseignement ?

Ayant vécu et travaillé dans plusieurs pays – Espagne, France, Canada, Norvège, Suisse, États-Unis – et collaboré avec des collègues internationaux, je dirais que j’ai développé et j’amène avec moi la valeur de tolérance, l’appréciation de la diversité, et l’ouverture d’esprit, ainsi que résilience et curiosité. Ce ne sont pas des « compétences » en soi, mais j’essaie de les transmettre aux étudiants, dans un environnement d’apprentissage où ils se sentent en sécurité. Je peux dire que je suis suffisamment à l’aise pour contribuer pleinement à cette dimension internationale à l’école.

Je vois l’international à IÉSEG comme une opportunité de croissance académique, personnelle et professionnelle. Interagir avec des personnes de cultures diverses, écouter différentes perspectives et apprendre à remettre en question ses propres idées est inestimable. Cela stimule la curiosité et le désir de comprendre les choses en profondeur.

Un moment mémorable avec vos étudiants ?

Au début de l’année, je rencontre mes étudiants de Master en personne – mettre un visage sur un CV est toujours un moment fort que j’apprécie beaucoup.

Un autre moment particulier fut l’année dernière, quand mes étudiants ont remporté le IMA European Case Study Competition à Amsterdam. Ils ont présenté la stratégie la plus innovante lors de ce hackathon, et le jury les a récompensés en conséquence. J’étais très fier d’eux !