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Vent d’aventure : deux frères, étudiants à l’IÉSEG, prêts à braver l’Atlantique sur la Cap Martinique

Oscar et Victor GERIN, deux frères étudiants du Programme Grande École à l’IÉSEG, se lancent le défi de participer à la Cap Martinique 2024, qui débutera le 14 avril prochain. Plongés dans l’univers de la voile depuis leur jeunesse, ces passionnés de navigation ont décidé de concrétiser leur rêve en participant à cette course maritime audacieuse : une traversée de 20 à 25 jours à travers l’océan Atlantique. Au-delà de l’exploit sportif, c’est aussi une manière de soutenir une association en accord avec leurs valeurs. Oscar et Victor nous racontent leur passion et les secrets de la préparation pour cette aventure insolite. 

Cap Martinique – pourquoi s’être lancé ce défi un peu fou ? 

Victor : La voile est une passion familiale chez nous, on navigue depuis qu’on est jeunes. On a fait beaucoup de croisières et de régates, que ce soit côtières ou hauturières. Nous avons aussi participé à un tour du monde en famille. On navigue donc depuis assez longtemps et, il y a 2 ans, nous avons pris connaissance de la Cap Martinique qui est l’une des rares courses de ce genre ouverte aux amateurs. Puisque j’aurai fini mon stage et Oscar son échange à l’étranger, nous nous sommes dit que ce serait le bon moment pour se lancer dans cette aventure d’une durée de 20 à 25 jours en moyenne. 

Oscar : Pour moi, la transat est un rêve, et pouvoir le faire entre frères, c’est quelque chose de fort. Passer 20 jours en mer dans 10m² ensemble, cela va forcément renforcer nos liens. 

Vous avez choisi de soutenir l’association « Planète Urgence » lors de cette course, pourquoi ?

Victor et Oscar : La Cap Martinique est une course solidaire où tous les bateaux courent pour une association. Au total, il y en aura plus de 80 soutenant tous types d’associations, petites ou grandes. Nous avons échangé avec les personnes en charge de l’association “Planète Urgence” qui nous ont convaincu de la pertinence de leur mission et de l’adéquation avec nos valeurs. En effet, nous nous sentons tous deux proches du monde marin et sommes donc sensibles à la cause environnementale. “Planète Urgence” accompagne les organisations locales qui portent des projets de protection et restauration des forêts. 

Comment se prépare-t-on à une course en voilier d’une telle durée ? 

Victor et Oscar : Il y a plusieurs axes de préparation. En premier lieu, la préparation technique avec le bateau que nous louons. Nous avons effectué une navigation de trois jours à bord de celui-ci pour nous qualifier pour la course. Au cours de l’hiver, nous aurons des entraînements avec d’autre concurrents et notamment avec le pôle d’entraînement « Orlabay » de course au large de la Trinité-sur-mer. 

La partie financière est également une dimension importante dans la préparation car il nous faut réunir des fonds en trouvant des partenaires. Le démarchage nous prend beaucoup de temps, et nous sommes toujours à la recherche de partenaires actuellement.

Nous aurons également à nous former sur les règles de sécurité, la réglementation, les éléments de premiers secours à avoir à bord ainsi que l’alimentation et la gestion du sommeil. Bien sûr, nous nous formons aussi à l’usage des logiciels et aux différents modèles météo pour pouvoir suivre et prendre les bonnes décisions en fonction du temps. 

Vous avez mentionné la gestion du sommeil… Comment cela se passe sur un bateau en pleine course ? 

Victor et Oscar : Le sommeil est un élément clé dans ce genre d’épreuves car elles durent longtemps, et le bateau ne s’arrête jamais. Il est obligatoire d’avoir une veille constante. Il faut donc s’organiser pour qu’il y ait toujours quelqu’un sur le pont pour surveiller et continuer de faire avancer le bateau. L’idéal est d’avoir des plages de sommeil assez courtes mais réparatrices permettant d’alterner régulièrement et de tenir pendant 25 jours. Généralement, ce sont des tranches de 2h où l’un navigue pendant que l’autre dort. Nous aimerions faire analyser notre sommeil avant le départ pour savoir les moments où notre sommeil est le plus réparateur et s’organiser en fonction de cela. Nous pouvons aussi prendre de l’avance sur nos phases de sommeil lorsque le vent ne bouge pas trop et que le bateau est réglé, pour anticiper les périodes plus difficiles.  

C’est un challenge qui requiert beaucoup de courage, avez-vous des craintes ? 

Oscar : Nous avons tous deux beaucoup de connaissances en voile, mais il y a aussi des aspects de la transat que nous ne connaissons pas. Notamment, entre les Canaries et la Martinique, il y a les Alizés qui sont des vents réguliers soufflant d’est en ouest, et qui peuvent être très puissants. J’appréhende un peu à ce niveau-là car nous n’avons jamais été confrontés à ce genre de situation jusqu’aujourd’hui, et nous devrons donc bien nous organiser pour gérer cela de jour comme de nuit. 

Victor : Il y a certaines situations auxquelles nous pouvons nous préparer facilement, en répétant les manœuvres à faire par exemple, et en préparant l’organisation à bord. D’un autre côté, il peut y avoir des éléments exogènes que l’on ne peut contrôler, comme l’apparition d’objets flottants que l’on pourrait percuter. Il faut trouver le bon équilibre entre la performance du bateau et la sécurité, car si l’on cherche de la vitesse mais que le vent monte sans qu’on ne le voie venir, cela peut déclencher un incident. Nous faisons la course avant tout pour aller jusqu’au bout, le score vient après. 

Qu’est-ce que vous espérez tirer de cette expérience hors du commun ? 

Victor et Oscar : Cela nous permettra, entre autres, d’en apprendre beaucoup sur la navigation et la météo, d’un point de vue technique, car c’est assez exigeant. Nous allons aussi probablement apprendre beaucoup sur l’autre et sur nous-même, notamment la nuit, lorsque l’on sera seul sur le pont pendant que l’autre dort, et notre réaction face à l’adversité. 

Pastille 60 ans de l'IÉSEG