Césure : Andrea en mission solidaire au Pérou avec Impulso
Dans le cadre de sa césure, Andrea ARCAMONE, étudiante en master du Programme Grande École à l’IÉSEG, a choisi de s’engager dans une mission solidaire au Pérou, auprès de l’association Impulso. Pendant plusieurs mois, elle a partagé le quotidien des habitants d’un petit village péruvien et apporté son aide à des entrepreneurs locaux. Aujourd’hui, elle revient sur son parcours, son immersion et les leçons tirées de cette aventure.
Peux-tu nous expliquer comment tu t’es lancée dans l’aventure Impulso pour ta césure?
Une étudiante de l’IÉSEG cherchait des volontaires pour partir en mission en Amérique latine dans le cadre d’Impulso. Je me suis renseignée un peu plus sur l’organisation et je me suis dit que cela pourrait être une expérience enrichissante dans le cadre de ma césure. J’ai donc postulé. Puis, Impulso m’a attribué une binôme : Philippine DE SOLAGES, qui venait d’une autre école de commerce. Nous nous sommes rencontrées et nous sommes mises d’accord pour que l’axe principal de notre terrain d’action soit la connexion avec les personnes. Nous voulions vraiment vivre avec la population locale. Impulso nous a proposé une zone d’action au Pérou, dans un petit village très excentré, appelé Quilmaná, à 200 km au-dessus de Lima. C’était dans une zone désertique, mais c’était exactement ce que l’on recherchait.

Peux-tu nous en dire plus sur Impulso et ses missions ?
Impulso est une ONG créée par deux diplômés de l’IÉSEG. L’idée est de permettre à des jeunes de participer à des projets d’aide au développement de micro-entreprises dans des pays d’Amérique Latine. Ainsi, les étudiants d’école de commerce, par exemple, peuvent partager leurs connaissances et compétences acquises pendant leur cursus, sur les thématiques de management, gestion financière, etc. En Amérique latine, les hommes investissent souvent les prêts qu’ils obtiennent dans leur activité, tandis que les femmes les utilisent pour l’éducation de leurs enfants ou la santé de leur famille. Impulso travaille avec des instituts de microfinance au Mexique, au Guatemala, en Équateur et au Pérou pour permettre à ces femmes de développer leur activité entrepreneuriale grâce au mécénat de compétences.
Comment s’organise le départ ?
Avant de partir, nous avons six mois pour faire une levée de fonds. Une partie finance notre projet (billets d’avion, logement, dépenses sur place), et l’autre partie est dédiée au fonctionnement de l’association. Philippine et moi avons réussi à lever les fonds grâce à l’engagement de nos familles et amis, mais aussi d’entreprises et grâce au succès d’un événement que nous avons organisé.
Au-delà du mécénat de compétences, vous aviez aussi d’autres missions à remplir ?

Sur place, nous avions chacune un rôle bien défini : j’étais responsable communication, et Philippine, responsable finance. Impulso nous a donné une caméra pour documenter notre expérience. J’ai filmé des interviews, des paysages, des moments de vie, et j’ai monté un reportage sur la place des femmes entrepreneures au Pérou, disponible sur la chaîne Youtube de Impulso qui s’appelle « Palabras Peruanas ». J’ai aussi interviewé le fondateur d’un institut de microfinance, qui avait une histoire incroyable : il est parti de chez sa mère avec l’équivalent d’un euro à l’époque et a monté son institut, où il emploie maintenant plusieurs femmes ! Enfin, nous réalisions une newsletter que nous envoyions régulièrement à nos sponsors pour les tenir informés.
Comment s’est passé l’accompagnement des bénéficiaires ?
C’était parfois difficile de gagner leur confiance, mais nous avons réussi à nouer des liens et accompagner plusieurs personnes, notamment un couple de tailleurs. Cette expérience a été très enrichissante car ils avaient besoin de conseils sur différents aspects du développement de leur commerce. Nous les avons donc aidés, entre autres, sur la gestion de l’inventaire, la quantité à produire, etc. J’admirais beaucoup leur résilience et leur côté toujours joyeux malgré les difficultés. Cela a été une vraie leçon de vie.
Que retiens-tu de cette expérience?
Beaucoup de choses… Déjà, elle m’a appris à ralentir. Au Pérou, tout allait à un autre rythme, et cela m’a obligée à prendre du recul. Aujourd’hui encore, j’ai gardé cet état d’esprit. D’ailleurs, ma manager en stage m’avait dit quelque chose que l’on ne m’avait jamais dit avant : que j’étais « flegmatique ». Cela m’a surprise sur le moment, puis j’ai compris pourquoi elle m’avait dit ça. Dans les moments de stress ou de pression, je garde mon calme. Je suis persuadée que j’ai acquis cette capacité à relativiser et à ne pas réagir à chaud grâce à ma césure. Globalement, ce fut une vraie leçon de vie : voir des gens heureux malgré leur situation précaire – pas d’eau chaude, pas d’électricité, des obstacles au quotidien… cela fait relativiser.