Retour

[Histoire de Diplômée] Charlotte KAZMIERCZAK : le voyage, autrement

Après huit années passées dans le marketing digital et une mission humanitaire au Costa Rica, Charlotte KAZMIERCZAK (diplômée du Programme Grande École en 2017) a souhaité se lancer un nouveau défi professionnel. Son côté globe-trotteuse, sa passion pour l’organisation minutieuse de voyages et sa prise de conscience écologique l’ont menée vers un projet pour le moins inattendu…

Votre engagement écologique a émergé en travaillant au sein de Tikamoon. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Avant de rejoindre Tikamoon, j’avais déjà un fort intérêt pour cette entreprise que j’avais découverte grâce à Maxence VANDERSWALMEN (diplômé du Programme Grande École en 2014). Son ambition de proposer des meubles éco-responsables, de qualité et au meilleur prix m’a donné envie de faire partie de l’aventure. En y travaillant, j’ai pris conscience de la nécessité d’agir à mon niveau pour la planète. Un afterwork durant lequel nous avons visionné le film « Breaking Boundaries » a joué le rôle de déclic : j’ai pris une claque et j’ai décidé de prendre part à une mission écologique. En parcourant le site volunteerworld.com, je suis tombée sur l’association Jamso Trainee au Costa Rica qui proposait d’intervenir dans une réserve naturelle en avril 2022. Les missions proposées étaient variées et concrètes, je n’ai pas hésité.

Comment se sont déroulés vos premiers jours sur place ?
Partant seule dans un pays inconnu, j’avais quelques appréhensions mais elles se sont rapidement envolées. J’ai passé ma première nuit chez l’habitant et j’ai été touchée par la chaleur de l’accueil reçu. Le lendemain, après une journée de trajet (bus, bateau et encore bus), j’ai fini par atteindre la réserve naturelle. Les cinq volontaires triaient les déchets amassés la veille et m’ont laissé le temps de m’installer et de prendre mes marques. Je me souviens avoir été marquée par les bruits de la jungle en pleine nuit : il a fallu un peu de temps pour m’y habituer. La journée débutait à 6h par un superbe petit déjeuner composé de produits frais, puis nous travaillions de 7h30 à 12h30 et de 14h30 à 16h30. Cela nous laissait le temps de lire un bon livre ou de profiter de la vue sur la mer dans un hamac en fin de journée. De quoi joindre l’utile à l’agréable…

A quelles tâches avez-vous participé et quel bilan avez-vous tiré de cette mission humanitaire ?
Les journées se suivaient et ne se ressemblaient pas ! J’ai notamment nettoyé la plage, scié et poncé des planches de bois, peint des pierres pour réaliser un parking destiné aux visiteurs, creusé des gouttières dans les chemins de randonnée et procédé à l’accueil des voyageurs, sans oublier le ménage quotidien. J’ai également pris part aux après-midi culturels durant lesquels les volontaires faisaient découvrir les spécialités de leur pays. Au final, cette expérience a été pour le moins inoubliable, qu’il s’agisse des paysages, des animaux, des personnes rencontrées ou des missions effectuées. Je suis sortie de ma zone de confort et il y a véritablement eu un avant et un après…

Comment cela s’est-il manifesté ?
Je n’ai pas immédiatement senti les changements que cette expérience avait provoqués en moi. Le déclic s’est produit au bout de plusieurs mois : j’avais envie de plus de concret, de continuer à sortir des sentiers battus et de contribuer à ma façon à un monde plus durable. Je me sentais fière d’appartenir à une entreprise qui partage mes valeurs, mais je ne me sentais plus à l’aise dans le marketing digital. Je suis passée par une période complexe car cela faisait huit ans que j’évoluais dans ce domaine et je ne voyais pas quoi faire d’autre. J’ai passé six mois à réaliser un bilan de compétences qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi et mes aspirations. C’est ainsi qu’est né le projet de me lancer dans le tourisme et d’aider les voyageurs à concevoir leur séjour de manière plus responsable.

Charlotte KAZMIERCZAK

Que s’est-il passé ensuite et comment avez-vous fait de cette idée une réalité ?
Lorsque j’ai annoncé mon départ, toute l’équipe de Tikamoon s’est montrée très compréhensive et encourageante. Je n’avais pas l’entrepreneuriat en tête et pensais d’abord intégrer une entreprise qui propose des voyages écoresponsables. J’ai finalement eu une opportunité incroyable grâce à Jean-Marc Piatek (Grande École 1994) qui m’a mise en relation avec Anne-Sophie Dupire, l’une des premières Travel Planner de France et créatrice de la marque Travel For You. Elle cherchait des personnes pour développer la partie écotourisme de son offre sous la forme de redevance de marque. Nous avons fait connaissance et avons immédiatement eu envie de travailler ensemble. J’ai créé mon auto-entreprise et suis devenue à mon tour Travel Planner. Ce n’était absolument pas prévu et c’est ce qui fait la beauté de cette aventure.

Quel est le rôle d’un travel planner ?
Il est de préparer et d’organiser des voyages qui répondent au mieux aux attentes de ses clients. Ces derniers ne souhaitent pas passer par des agences de voyage ni perdre des heures à chercher les meilleures offres ou les activités à faire sur place. Les maîtres-mots de cette activité sont le sur-mesure, l’écoute et la réactivité. La particularité de mon approche est de proposer des séjours éco-touristiques.

Concilier tourisme et écologie est-il possible ? Comment s’y prendre ?
L’écotourisme ne signifie pas forcément ne plus partir à l’étranger puisqu’il faut rappeler que de nombreux pays vivent du tourisme. C’est avant tout un état d’esprit : on peut réduire ses déplacements, privilégier les transports doux (train, vélo, etc.) et le slow tourisme pour faire vivre l’économie locale, choisir des logements qui assurent des conditions de travail décentes à leurs employés et intègrent les enjeux écologiques. De plus en plus de voyageurs prennent en compte ces paramètres et l’un des défis de mon secteur aujourd’hui et de faire rimer éco-responsable et abordable. Il est aberrant que prendre l’avion coûte moins cher que le train…

Comment s’annonce la suite de vos aventures entrepreneuriales ?
Sans tirer de plans sur la comète, je me sens confiante. Quoi qu’il se passe, je n’aurai pas le regret de ne pas avoir tenté ma chance. J’ai encore beaucoup d’idées pour faire évoluer la façon de voyager tout en gâchant le moins possible les ressources de notre planète. J’espère notamment proposer à l’avenir des séjours qui incluent une mission écologique de quelques jours pour venir en aide à une association locale. Je crois beaucoup au potentiel de cette idée qui répond aux aspirations d’un nombre croissant de citoyens. Je conseille vraiment au plus grand nombre de réaliser au moins une fois dans leur vie une telle expérience.

Parcours

Diplômée de l’IÉSEG en 2017 après un Master en Marketing Digital en alternance qu’elle réalise chez La Redoute, Charlotte intègre l’équipe en charge des sites web italien et allemand du géant de la VPC.
En 2020, elle rejoint Tikamoon au poste de Responsable Acquisition Trafic pour l’ensemble des sites européens de l’entreprise.
Avril 2022 marque un tournant : elle profite de ses congés pour partir en mission humanitaire au Costa Rica. Un an plus tard, elle se lance dans un tout nouveau projet en s’installant à son compte en tant que Travel Planner.

Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS #17, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG