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En juillet 2024, l’IÉSEG a remporté le Prix de la Mobilisation École du concours “Tous HanScène”. Ce prix, qui promeut une meilleure visibilité et inclusion du handicap dans l’enseignement supérieur, a permis de financer un projet concret : la création de trois modules de sensibilisation au handicap, à destination du personnel (professeurs et administratifs) pour élargir leur connaissance sur les sujets de handicap, mais aussi à destination des étudiants, pour les préparer à devenir les managers inclusifs de demain.

Un partenariat à impact

Pour mettre en œuvre ces modules, Valérie HERBERT-LECLERCQ, coordinatrice diplomation et référente handicap à l’IÉSEG, a fait appel à l’association La Cuisine de Jeannette. Cofondée par Ombeline GILLE, la Cuisine de Jeannette est une conserverie qui valorise les fruits et légumes déclassés en les transformant en confitures, purées de fruits et tartinables, tout en créant des emplois pour des personnes en situation de handicap. Au-delà de la production de confitures, l’association organise aussi des dîners à l’aveugle et des animations au sein des écoles, collèges ou entreprises pour changer le regard sur le handicap et permettre une meilleure inclusion des personnes concernées.

Sophie LENGAIGNE, diplômée du Programme Grande École de l’IÉSEG en 2024 et elle-même en situation de handicap, est Responsable du développement commercial de La Cuisine de Jeannette depuis plus de deux ans. « Mon poste au sein de La Cuisine de Jeannette est très polyvalent : je développe des projets et gère les partenariats de l’association, tout en mettant la main à la pâte au niveau de la production lors des périodes de rush. J’ai une assez grande liberté pour proposer des actions très variées et les mettre en œuvre, c’est vraiment appréciable et très motivant. J’adore être au contact des gens, tout en contribuant au développement global d’une association riche de sens ayant un impact direct et concret sur les personnes.  » Dans le cadre de ses fonctions chez La Cuisine de Jeannette, Sophie est revenue sur les campus de son école, à Lille et à Paris-La Défense, pour animer des ateliers de sensibilisation au handicap visible et invisible.

Des ateliers ludiques, informatifs et interactifs

Les modules ont été conçus pour être à la fois pédagogiques et interactifs, en mêlant partage d’informations et mises en situation. Le staff de l’IÉSEG, mais aussi des étudiants, ont expérimenté diverses mises en situation de handicaps sensoriels et moteurs. Ils se sont prêtés à l’exercice d’épluchage de fruits les yeux bandés ou à l’aide d’une seule main, voire les deux à la fois ! Ils ont aussi expérimenté les déplacements avec les yeux bandés à l’aide d’une canne, ou encore la pratique du cécifoot. L’objectif était de leur faire prendre conscience des contraintes auxquelles font face certaines personnes dans leur quotidien et des obstacles qu’ils peuvent rencontrer. Ces exercices étaient suivis de moments d’échange favorisant  la compréhension de la diversité des situations.

Drifa, première salariée en situation de handicap ayant rejoint La Cuisine de Jeannette, participe également aux ateliers de sensibilisation. Elle témoigne : « On peut vivre une vie ordinaire malgré le handicap, cela demande juste quelques adaptations… C’est ce que l’on veut aussi montrer aux gens à travers ces ateliers : on souhaite dédramatiser le handicap, enlever la peur et transmettre un message d’espoir. »

Des ateliers spécifiques, dédiés aux étudiants, étaient tout aussi ludiques et basés sur le collectif. Divisés en petits groupes, les étudiants ont exploré des thématiques comme le management inclusif, les troubles DYS, le handicap psychique, le braille ou encore la mobilité avec canne. « L’ensemble de ces ateliers créait une véritable bulle de bienveillance où chacun pouvait poser des questions, partager ses expériences et réfléchir à ce que signifie devenir un manager inclusif, capable de valoriser la diversité et de s’adapter aux différentes situations, » explique Valérie HERBERT-LECLERCQ.

La Cuisine de Jeannette a pour objectif de continuer à se développer afin de maximiser son impact sociétal en France. « J’aimerais que les entreprises se remettent en question et intègrent davantage d’inclusion dans leurs pratiques. On peut tellement valoriser les talents : chacun a ses forces, comme Drifa qui a une mémoire incroyable. La diversité rend les équipes complémentaires, à condition de s’adapter à la personne, avec ou sans handicap. Entre 2021 et 2023, j’ai traversé une période difficile et j’avais perdu espoir, mais aujourd’hui je veux en donner aux autres. On peut être multi-casquettes, garder nos valeurs humaines et environnementales, et prouver qu’il existe d’autres modèles, où chacun trouve sa place » explique Sophie LENGAIGNE.