Retour

C2Rénovation : accompagner la transition énergétique des grands bâtiments 

Étudiant à l’IÉSEG et entrepreneur, Lucas LOYET-AZOULAY dirige aujourd’hui avec son associé, C2Rénovation, une entreprise qui accompagne les sociétés et collectivités dans la rénovation énergétique de leurs bâtiments. Il nous raconte son parcours et les ambitions de la société. 

Lucas, en quoi consiste C2Rénovation ? 

C2Rénovation accompagne ses clients avec une solution clé en main pour assurer la mise en conformité de leur parc immobilier aux décrets Tertiaire et BACS. L’entreprise a été créée il y a 5 ans lorsque les C2E (Certificats d’Économie d’Énergie) pour la rénovation de grande ampleur sont sortis. Le but de ces décrets est de réduire la pollution et les pertes d’énergie dans les bâtiments via le chauffage, l’électricité, la climatisation, l’isolation, etc. Les bâtiments industriels et tertiaires sont particulièrement concernés : plus le bâtiment est grand, plus les économies d’énergie sont possibles. 

Comment cela fonctionne-t-il ? 

On utilise des financements non étatiques via la loi pollueur-payeur, où des entreprises très polluantes financent des travaux de rénovation énergétiques pour compenser leurs émissions polluantes dépassant les quotas autorisés. Cela permet aux entreprises et aux collectivités de faire financer leurs travaux de rénovation. 

Comment as-tu rejoint C2rénovation ? 

J’ai rencontré le fondateur, totalement par hasard, il y a 4 ans, dans une station de ski. Nous avons passé plusieurs jours ensemble, et je lui ai fait part de mon envie de rejoindre l’aventure C2Rénovation. Au début, j’étais un peu perdu car j’ai tout appris sur le tas, puis j’ai gagné en confiance et, au bout d’un an, j’avais déjà généré l’équivalent de 4,8 millions d’euros de travaux. Il m’a alors proposé d’intégrer l’entreprise en tant qu’associé.  

Qui sont vos clients ? 

Ils sont très variés : ce sont des aéroports, des centres commerciaux, des gros syndics de copropriété… Notre plus gros client a été l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, le plus grand aéroport privé de France. On y a réalisé l’équivalent de 9,5 millions d’euros de travaux, avec un reste à charge de 0 €. Depuis, on est référencé chez Vinci Aéroport et nous sommes en lien avec les aéroports de Nantes, Rennes, Montpellier et Marseille. 

On a aussi travaillé avec Orpéa, Euralia), ainsi qu’une grande foncière pour laquelle nous avons 250 000 m² de rénovation énergétique à venir. 

Quel est ton rôle dans l’entreprise ? 

Il y a 4 ans, j’apportais des clients et j’assistais aux signatures, sans participer à la partie technique ou aux audits. Aujourd’hui, j’ai le même rôle que mon associé fondateur : la gestion des travaux, des ingénieurs techniques et des directeurs techniques. 

Pour les grands projets, le système est très encadré. Trois organismes gouvernementaux viennent vérifier les travaux avant tout paiement. Nous ne sommes pas payés par le client, mais par le délégataire (le pollueur qui rachète nos travaux). Si les vérifications révèlent des erreurs, on perd tout. On a droit à seulement 5 % de marge d’erreur, ce qui nous oblige à être très rigoureux. On avance les frais nous-mêmes : matériel, main-d’œuvre, etc. Donc si on fait mal les choses, c’est nous qui perdons… 

Comment gères-tu ces aspects techniques ? 

Comme je n’ai pas les compétences techniques pour réaliser un audit complet, je m’appuie sur mon directeur technique, un des meilleurs que l’on puisse avoir selon moi. Il a beaucoup d’expérience (20 ans au sein de grands groupes comme LVMH, Naf Naf, Celio…) et supervise les audits avec ses ingénieurs techniques. 

D’autant plus que tu es encore étudiant à l’IÉSEG… comment gères-tu ces deux facettes ? 

Comme dit mon père, “la pratique l’emporte sur la théorie”. L’apprentissage à l’école est nécessaire, mais mettre les mains dans la réalité, c’est aussi très formateur. L’IÉSEG nous prépare très bien, mais pour créer son entreprise, il faut aussi essayer, se tromper, recommencer… Les compétences entrepreneuriales s’acquièrent beaucoup sur le terrain. 

Pour certains aspects comme la comptabilité, la formation académique est indispensable. Aujourd’hui nos activités d’énergie approchent les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Je n’ai pas encore les compétences pour gérer une comptabilité de cette ampleur, avec les salaires, charges, avocats, matériels, collaborateurs, etc… Pour cela, mes cours à l’IÉSEG me sont indispensables. 

Pour le moment, j’arrive à cumuler les deux activités, même si ce n’est pas facile car la charge de travail est élevée entre les cours et la gestion de l’entreprise. 

Tu fais partie de l’incubateur comment cela se passe ? 

Je suis entré dans le programme SCALE et franchement, c’est super ! Il y a un vrai accompagnement par des professionnels. La mise en relation est excellente : tout le monde est humble et prêt à s’entraider. Si quelqu’un a besoin d’un ingénieur ou d’un directeur technique, on peut se mettre en relation facilement. 

Il y a aussi de nombreux moments de convivialité et un vrai suivi, donc je recommande fortement l’Incubateur à tous les étudiants. Même si vous n’avez encore rien créé et vous avez juste une idée, vous pouvez aller les voir ! 

Quels sont les objectifs à venir pour C2rénovation ? 

Sur le moyen et long terme, les bâtiments à rénover sont innombrables. Avec les décrets tertiaire et BBC, tous les bâtiments de plus de 2 000 m² devront réduire leur consommation d’énergie de 40 % en 2030, de 50 % en 2040 et de 60 % en 2050… on a donc du travail assuré pour encore de nombreuses années !  En parallèle, nous développons d’autres projets qui s’inscrivent toujours dans notre vision long terme : durabilité, conformité et développement de solutions innovantes pour la transition énergétique. Mon rêve ? Atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires sur un gros projet !