KOINO : devenir un acteur référent dans l’accompagnement des entreprises dans leur transformation IA
En 2021, Maxence MORIN et Simon LIU, tous deux étudiants à l’IÉSEG, fondent ce qui deviendra quelques années plus tard KOINO. Comment leur est venue cette idée ? Comment ont-ils pris le virage de l’IA ? Comment faire pour réussir la phase de développement de son entreprise ? Qu’ont-ils appris à l’IÉSEG pour réussir comme entrepreneurs ? Maxence et Simon nous ouvrent la porte de leur vie d’entrepreneur.
Vous vous rencontrez sur les bancs de l’IÉSEG : comment vous est venue l’idée de créer KOINO ?
Tout commence à l’IÉSEG : je rencontre Simon au Bureau des Sports et il me rejoint ensuite au sein de IÉSEG CONSEIL Lille, la Junior-Entreprise de l’École. Comme le conseil aux entreprises et la création de valeur sont des choses qui nous ont beaucoup plu, nous avons souhaité poursuivre sur cette voie. Nous avons donc créé, en 2021, « Motion Advisory », avec deux autres anciens de la Junior-Entreprise, Emma et Nicolas. C’était vraiment l’ancêtre de KOINO. Nous proposions à nos clients notre expertise, en fonction de leurs besoins. Et comme ils étaient très satisfaits de nos prestations, on a commencé à avoir de plus en plus de demandes. Nous avons donc fait évoluer une première fois le business model de notre entreprise, en ne proposant plus uniquement notre expertise, mais aussi en plaçant en freelance des étudiants.
A la fin de nos années IÉSEG, Emma et Nicolas ont choisi une autre orientation professionnelle. Nous avons donc racheté leurs parts et, avec Simon, nous avons renommé la structure « KOINO », qui est donc officiellement née en 2022.
Quel était le concept de KOINO et pourquoi vous êtes-vous rapidement spécialisés dans l’IA ?
A l’origine, le concept de KOINO était d’être une plateforme de freelance spécialisée dans les métiers de la tech. Nous proposions donc des étudiants et des jeunes diplômés, autant d’école de commerce que d’ingénieurs, pour répondre aux besoins de nos clients sur des missions de conseil en IT, d’implémentation de CRM, d’ERP… Peu à peu, nous avons également commencé à proposer des profils beaucoup plus seniors en fonction des besoins.
Nous accompagnions déjà les entreprises dans de nombreux sujets d’automatisation, de Marketing Automation, dans l’amélioration de l’efficacité de leurs process (Marketing, Finance, Data…). Quand l’IA est arrivée, nous avons vu ce bouleversement technologique comme une source supplémentaire de valeur ajoutée à apporter à nos clients. Nous avions bien conscience que nous pouvions tirer notre épingle du jeu dans le milieu de l’ESN du conseil, car tout le monde partait d’une page blanche avec l’IA… donc dès le début, nous avons choisi de développer notre expertise dans ce domaine. Notre Vision a toujours été qu’une entreprise réussit grâce à ses talents. Donc si nous proposons les meilleurs talents en intelligence artificielle et en data à nos clients, KOINO pourrait devenir un véritable moteur de croissance pour nos entreprises partenaires.
Le positionnement de consultants chez nos clients représentait, à l’époque, 80 % de notre chiffre d’affaires. Puis, peu à peu, nous avons été de plus en plus contacté par des entreprises qui avaient une problématique réelle et se demandaient comment l’IA pouvait potentiellement les aider. Nous avons donc peu à peu créé cette activité de conseil, et nous avons donc créé une cellule d’innovation qui propose du conseil, de la R&D et du développement d’outils IA sur mesure pour nos clients.
Nous sommes donc passé du placement pur de consultants ou de freelances au sein d’entreprises à la vente d’un package clé en main : si nous avons toujours du placement de consultants, souvent au sein de grands groupes qui ont déjà lancé les projets et à qui il ne manque qu’une compétence ou une expertise, nous avons développé une capacité complète de réponses pour les PME et les ETI, qui n’ont pas toujours de grandes capacités d’investissement ou des équipes dédiées, et qui vont donc nous soumettre un besoin auquel nous devrons répondre en construisant l’ensemble du projet et en fournissant la ressource. Aujourd’hui, cette activité de conseil clé en main représente quasiment 50% du chiffre d’affaires.

Justement, pouvez-vous décrire KOINO en quelques chiffres clé ?
Sur l’année 2025, le chiffre d’affaires de KOINO devrait atteindre presque 1,5 M€. Nous sommes quasiment sur une croissance à +100 % chaque année, nous sommes encore vraiment en phase de développement rapide. Nous sommes aujourd’hui à une vingtaine de talents, que nous faisons travailler au sein de nos entreprises partenaires (mais depuis le début de l’aventure KOINO, nous avons fait travailler plus de 250 talents, en majorité des étudiants !). Nous travaillons actuellement sur une cinquantaine de projets, pour des entreprises principalement de l’industrie, du parfum, du retail, du packaging, de la conception de pièces mécaniques. Les deux tiers de nos clients sont des PME et d’ETI, qui sont souvent de gros sous-traitants pour des entreprises cotées.
Pouvez-vous donner des exemples concrets d’actions mises en place ?
KOINO accompagne, par exemple, un acteur du M&A pour automatiser certaines tâches et gagner en efficacité. Par exemple, les analystes M&A passent énormément de temps dur des tâches sans grande valeur ajoutée : rédiger et relire des présentations et des pitches, rédiger des comptes-rendus de réunion… Nous avons développé pour ce client des outils qui permettent de détecter de manière beaucoup plus précise et efficace toutes les erreurs de typo, de rédaction… dans les slides de pitch, et nous avons mis en place un outil maison qui enregistre les réunions auxquelles les associés participent et rédige ensuite immédiatement le compte-rendu. Une fois le document validé, l’outil se connecte au CRM et propose des mails de remerciements, des mails de relance, des mails d’action et de suivi… pour les équipes, les fournisseurs, les clients.
Si on change de secteur, nous avons travaillé avec les ingénieurs en mécanique des fluides d’une grande entreprise agro-alimentaire pour, grâce à l’IA, optimiser la chaîne de production d’un produit. En ayant ainsi optimisé le débit de production, notre client a gagné en productivité. Il a ainsi non seulement réduit les pertes induites sur la chaine de production, mais a également économisé la construction d’une nouvelle chaîne de production pour absorber l’augmentation de la demande sur les prochaines années. L’IA a donc permis de générer de vraies économies financières.
Comment, en tant qu’entrepreneur, gère-t-on la phase de croissance de son entreprise ?
Quand on crée son entreprise, on part dans tous les sens. Il y a plein de choses à gérer, on n’est pas forcément ultra bien organisé mais on doit agir vite sur tout. Dans un deuxième temps, on se rend compte qu’on ne peut pas continuer comme ça pendant des années, parce que sinon, on part en burn-out. Il est donc essentiel de se structurer, d’être hyper rigoureux, organisé et discipliné. Pour moi, ce qui est essentiel est de respecter son agenda, tout simplement. Définir des plages horaires de « deep work », durant lesquelles on élimine toutes les distractions, les notifications, les appels… Caler des points réguliers sur les différents projets, et surtout éviter de démultiplier les réunions. On voit que dans toutes les entreprises, la démultiplication des réunions est un vrai sujet de productivité. Enfin, on apprend à déléguer aux bonnes personnes, à s’entourer des bonnes personnes, pour se focaliser sur là où on apporte vraiment de la valeur : comprendre les problématiques des clients et trouver des solutions pour les résoudre.
Quelles sont les compétences que vous avez apprises à l’Ecole et qui vous servent le plus aujourd’hui ?
Principalement, la capacité à délivrer un message de manière la plus claire et adaptée possible à son interlocuteur. Nous avons appris à préparer en groupe des présentations sur des sujets qu’on ne connaissait pas forcément, cela nous a permis de beaucoup apprendre sur nos capacités à nous adapter à chaque situation, à aller chercher de l’information très rapidement, à savoir présenter et convaincre notre auditoire. C’est clairement ce qui me sert le plus aujourd’hui au quotidien.
L’IÉSEG nous a appris à être curieux, à sortir de notre zone de confort. On nous a fait travailler toutes les matières avant de nous spécialiser, ce qui énormément développé notre savoir et notre culture générale. Nous avons pu nous investir dans des associations où on a dû gérer un budget, manager des équipes, organiser un événement, autant de situations que l’on rencontre ensuite au quotidien en entreprise.
Enfin, le fait d’être entrepreneur est une richesse extraordinaire, car nous appliquions de manière hyper concrète tout ce qu’on apprenait en cours, dès la fin de la journée. Cela avait donc beaucoup de sens, car on avait cours le matin et l’après-midi on travaillait pour notre entreprise et on avait donc un impact direct pour notre développement.
Comment projetez-vous KOINO dans un an, deux ans, cinq ans ?
Nous voulons positionner Koïno comme un acteur référent de la transformation IA en France, puis en Europe. Notre ambition : aider les organisations à reprendre le contrôle de leur trajectoire technologique en combinant structuration de la donnée, intégration de briques IA et accompagnement des talents. Pour cela, nous devons être reconnus pour proposer les meilleurs profils data/IA et pour notre capacité à répondre rapidement et sur mesure aux problématiques de nos clients : pas de POCs jetables, mais des usages durables, ancrés dans leurs réalités opérationnelles, mesurables, interopérables et responsables.
Notre approche repose sur trois dimensions complémentaires : stratégique, pour tracer une trajectoire d’innovation claire et gouvernée ; technique, pour intégrer l’IA dans les systèmes existants en respectant les standards de sécurité, de souveraineté et de documentation ; humaine enfin, pour embarquer les métiers, former et développer l’autonomie. Deux piliers structurent notre offre : un staffing augmenté avec des experts opérationnels appuyés par notre cellule d’excellence, et des projets à impact reproductible, modulaires et scalables.
Nous voulons être un acteur de veille et d’acculturation, capable d’éclairer dirigeants et équipes sur l’état de l’art et les technologies émergentes. Notre vision est de transformer durablement les PME et ETI, piliers du tissu économique français, en rendant leurs organisations plus efficientes à l’ère de l’IA. C’est ainsi que nous construirons une entreprise faite pour durer plus de dix ans, capable de rivaliser avec les plus grands cabinets, avec une boussole claire : une IA utile, explicable, sobre et gouvernable.
Un mot de conclusion ?
Nous sommes très reconnaissants envers l’IÉSEG pour tout ce qu’on y a appris, tout ce que l’école nous a apporté. Nous serions ravis de plus travailler avec des étudiants et des diplômés de l’école, car on connaît la valeur de nos diplômés et nous avons besoin de plein de talents qui puissent nous rejoindre (en stage, en alternance, en poste) pour participer à cette transformation – que ce soit des profils IT, Data, IA, en chefferie de projet, ou même des profils en sales, qui aimeraient vendre nos solutions, rencontrer nos clients et participer à notre croissance.
Pour les diplômés en entreprise, si vous vous posez des questions sur l’IA, n’hésitez pas à nous contacter : nous sommes toujours prêts à échanger avec vous et auditer vos process métier, comment ils fonctionnent et comment nous pouvons les optimiser pour que vous ayez un impact direct et mesurable, avec un ROI concret au bout de quelques semaines.