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Un tour d’Europe à vélo pour promouvoir le développement durable

Marine CHENAIN et Marion CADU, deux étudiantes du Programme Grande École à l’IÉSEG, ont fait de leur année de césure un défi sportif et un engagement envers l’environnement. Elles ont traversé une partie de l’Europe à vélo, soit 3000 km, à la rencontre d’initiatives durables locales. Leur objectif ? Mettre en lumière des projets innovants autour de la cause environnementale et de la transition écologique afin de favoriser l’émergence de projets similaires en France.

« Agir pour l’environnement, d’une manière ou d’une autre »

« Nous voulions agir pour l’environnement d’une manière ou d’une autre. Après de nombreuses discussions sur le projet de césure que nous voulions porter, nous avons donc décidé de créer notre propre association ‘Ride2Change’, qui a pour but de promouvoir des projets durables et, plus largement, un mode de vie plus durable, à travers un défi sportif qui prône la mobilité douce », introduit Marine CHENAIN.

Pendant trois mois, les deux étudiantes ont sillonné l’Europe à vélo, sur plus de 3 000 kilomètres, pour aller à la rencontre de projets durables qui s’appuient sur les forces locales. Elles ont ainsi traversé la Finlande, la Suède, la Pologne, la République tchèque, la Slovénie et d’autres pays européens, au rythme des projets et des habitants locaux.

Marion CADU et Marine CHENAIN

Nous voulions établir une sorte de cartographie de l’Europe qui mettrait en lumière les projets innovants et inspirants axés sur la durabilité afin de favoriser l’émergence de projets similaires, ici en France ou même ailleurs en Europe. C’est en multipliant les efforts, que nous pourrons réussir ce défi de la durabilité ! ” ajoute Marine. « Etant toutes deux animatrices de la Fresque du Climat, nous avons également profité de cette occasion pour nous rendre dans des écoles et entreprises afin d’animer des Fresques et sensibiliser le public autour de nous. »

Des projets inspirants partout en Europe

Au total, ce ne sont pas moins de 13 experts et porteurs de projets que Marine et Marion ont rencontrés au cours de leur périple. Parmi les initiatives qui les ont particulièrement marquées, elles citent Evyon, en Suède, qui adresse un enjeu environnemental et industriel majeur.

« L’entreprise se consacre au recyclage des batteries de véhicules électriques pour en faire des systèmes de stockage d’énergie, destinées aux usages commerciaux et industriels. Ils sont partis du constat qu’un grand nombre de batteries de véhicules électriques sont jetées alors qu’elles fonctionnent encore à au moins 60 % de leur capacité, mais cela n’est pas suffisant pour l’autonomie d’un véhicule électrique. Evyon intervient donc pour valoriser les batteries encore fonctionnelles et prolonger leur durée de vie au maximum et ainsi, réduire les déchets technologiques, » détaille Marine.

Autre coup de cœur mentionné par les deux étudiantes, Rebread, en Pologne : « Rebread propose une solution de récupération des invendus de pain en boulangerie pour les transformer en d’autres produits. Par exemple, des aliments à base de fermentation, comme le kombucha, ou même pour créer un nouveau pain ! Ils peuvent aussi les utiliser dans la fabrication de cosmétiques, de spiritueux, des emballages biodégradables et des biofilaments. En fait, ils transforment une ressource souvent gaspillée en quelque chose de nouveau et durable. J’ai beaucoup aimé cette approche, innovante et très créative, qui se développe dans un laboratoire en Pologne, » ajoute Marion.

Un euro pour un kilomètre parcouru

Les deux étudiantes ont tout conçu de A à Z : création de l’association, recherche de sponsors, communication sur les réseaux sociaux, gestion logistique et administrative… “Mine de rien, on a créé une mini-entreprise !” déclare Marion, « et notre projet a été soutenu par plusieurs partenaires, dont Chef de File, Sloé, et même la Mairie du 16e arrondissement de Paris ! »

Leur objectif symbolique à travers ce défi sportif était de récolter un euro par kilomètre parcouru, soit 3 000 euros au total, destinés à soutenir une initiative durable à leur retour en France. Grâce à une cagnotte en ligne, à un événement promotionnel original (la tenue d’un restaurant éphémère pendant 24 heures) et à l’aide de leurs sponsors, elles ont réussi à atteindre leur but.

Marion CADU et Marine CHENAIN

Les fonds ont été reversés à Neolitik, une jeune entreprise normande qui développe des alternatives durables au béton à partir de matériaux 100% recyclés. En revalorisant des plastiques orphelins destinés à l’incinération et des déchets de démolition, ils ont développé une technologie capable de créer une nouvelle matière première. Celle-ci lutte à la fois contre la pollution plastique omniprésente et contre l’impact environnemental du secteur de la construction, l’un des plus polluants au monde ; le béton étant responsable à lui seul de plus de 8 % des émissions mondiales de CO₂.

« Une expérience extrêmement formatrice »

Au-delà du défi sportif et de la découverte de projets inspirants, Marion et Marine retiennent surtout tout ce que cette aventure leur a apporté sur le plan humain et personnel :

« Ce projet m’a autant apporté personnellement que professionnellement. On devient très flexible, capable de trouver des solutions, de rester calme même dans des situations difficiles, malgré la fatigue. On apprend à garder son sang-froid et à se maîtriser. Pour moi, la plus grande difficulté a été l’accumulation : fatigue, froid, obstacles imprévus… Le vrai défi, c’était de me gérer moi-même dans ces conditions extrêmes. On ne peut jamais tout prévoir, et il faut accepter l’incertitude, par exemple lorsqu’on ne sait pas où dormir le soir si personne ne nous ouvre sa porte ! » explique Marion.

« Je pense que de manière générale, c’est une expérience extrêmement formatrice. Pendant ces trois mois à vélo, ce sont surtout les rencontres humaines qui nous ont bouleversées. Nous étions au contact d’inconnus en permanence et nous avons réalisé à quel point les gens sont fondamentalement bienveillants et prêts à aider. Je trouve qu’on a tendance à oublier cela parfois, dans notre quotidien… » explique Marine.