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Faculty in the Spotlight avec Aurore Burietz

S’appuyant sur plus de 700 professeurs dont 175 enseignants-chercheurs permanents, l’IÉSEG propose à ses étudiants une expérience d’apprentissage de grande qualité, reposant sur 4 piliers : un apprentissage actif, interdisciplinaire, centré sur l’acquisition de compétences, proposé à travers des cursus personnalisés.

Chaque mois, “Faculty in the spotlight” vous donne rendez-vous avec l’un des professeurs de l’École qui présente sa vision de l’enseignement, ses méthodes pour transmettre son expertise et sa passion aux étudiants et partage ses meilleurs souvenirs et anecdotes à l’IÉSEG.

Ce mois-ci, rencontre avec Aurore Burietz, Professeur de Finance à l’IÉSEG.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai fait mes études à l’IÉSEG de 2005 à 2010, et j’avais opté à l’époque pour un cursus classique, avec mémoire de recherche puis stages professionnalisants. Mais une fois en entreprise, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait vraiment, c’était la recherche académique, la façon de penser, la réflexion que l’on peut avoir derrière certains concepts, et je ne me retrouvais pas en entreprise. J’ai donc décidé de reprendre mes études en faisant un doctorat en économie que j’ai obtenu à l’université de Picardie en 2015.

Pendant mon doctorat, et à force de persévérance, j’ai réussi à obtenir une expérience en tant que visiting professor à l’université de Columbia à New-York. En plus de l’enseignement, le côté recherche me plaisait beaucoup. A la fin de mon doctorat s’est posée la question : qu’est-ce que je fais ? Revenir en entreprise ou continuer dans le monde académique ? J’ai choisi l’académique pour deux raisons principales : du point de vue de la recherche, pour la liberté de penser et le temps alloué à l’élaboration d’un projet de recherche. . Du point de vue de l’enseignement, j’ai toujours aimé transmettre ce que j’avais appris. Quelle satisfaction lorsqu’une personne comprend l’idée qu’on est en train de lui expliquer ! Pour l’anecdote, une fois, j’ai aidé un camarade de classe pour un examen que j’ai complètement raté, alors que lui a eu 14/20. Déçue de ma propre performance, j’étais malgré tout ravie de le voir réussir car cela prouvait qu’il avait compris le concept et avait réussi à l’utiliser et à l’appliquer.

Après mon doctorat, j’ai fait un post-doc d’un an et demi à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), dans le cadre de l’action Marie Sklodowska Curie liée au programme européen Horizon Europe. Après cela, j’ai postulé pour devenir enseignant-chercheur et je suis revenue à mes premiers amours : l’IÉSEG.

Quel est votre domaine d’expertise/d’enseignement ?

La finance et plus précisément le secteur bancaire sous tous ses angles. J’ai commencé en étudiant les déterminants d’octroi de crédit, puis j’ai développé plusieurs papiers connexes liés à la politique monétaire, aux crises financières, au côté humain du métier de banquier, à l’impact de la confiance, au relationnel bancaire… Depuis mes études à l’IÉSEG, je me suis toujours passionnée pour la finance et les conséquences que peut avoir le comportement humain sur celle-ci. J’adore particulièrement le secteur de la banque car je le trouve passionnant et atypique, comparé à d’autres secteurs.

J’enseigne une grande majorité de mes cours sur les intermédiaires financiers et les banques en particulier. Je donne aussi des cours pour aider les étudiants à réaliser un mémoire de recherche. Cela allie donc vraiment mes deux passions. Ayant moi-même été étudiante à l’IÉSEG auparavant, je devine plus facilement ce que les étudiants recherchent, ce qui les motive pour faire un mémoire de recherche. J’ai mis en place, avec Jérémie Bertrand, également professeur de finance et directeur académique du programme en alternance “Institutions Financières : Risk, Compliance et Data Analytics”, de nouveaux outils pédagogiques pour pouvoir rendre cela le plus concret possible pour des étudiants qui ne souhaitent pas nécessairement devenir chercheurs. On essaye de mettre en avant le côté raisonnement scientifique : savoir pourquoi rédiger un mémoire de recherche est important même si l’on souhaite travailler en entreprise après et non pas faire de la recherche.

J’interviens donc dans le Programme Grande École à travers le cours de recherche, dans le Master en alternance “Institutions Financières : Risk, Compliance et Data Analytics” et dans le Master in Banking, Capital Markets & Financial Technology avec le cours de Banking and Financial Intermediaries. Enfin, je donne aussi des cours sur les marchés financiers formation continue.

Pourriez-vous résumer votre matière en quelques mots ?

Le cours sur les banques représente les deux tiers de ma charge d’enseignement. Mon objectif à travers ce cours est de faire comprendre aux étudiants ce qu’est une banque, même si cela peut paraître simple de prime abord. Qu’est-ce qu’une banque, comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses activités ? A quoi sert-elle ? Les banques sont souvent critiquées. Néanmoins, je m’efforce toujours de rappeler à mes étudiants pourquoi les banques sont apparues, en quoi elles sont utiles et à quoi elles servent. La banque est une institution qui fait face à de nombreux risques et qui supporte de nombreux risques pour les autres. L’aspect risques est donc non négligeable dans ce secteur et j’essaye de mettre en avant cet aspect-là dans mes cours.

Comment votre matière a-t-elle évolué ces dernières années ?

J’ai commencé en 2016 à l’IÉSEG en tant que professeur. Au fur et à mesure des années, mes cours sont devenus beaucoup plus interactifs. Contrairement à des cours classiques « traditionnels » je fais beaucoup intervenir mes étudiants en classe. Je suis devenue de plus en plus à l’aise avec l’enseignement et désormais je recherche la discussion, le débat et l’interaction avec mes étudiants. Je leur donne mes slides en amont du cours pour qu’ils regardent la théorie et que l’on puisse ensuite avoir un échange enrichissant. Je dirais aujourd’hui que l’expertise et l’expérience m’aident à être plus à l’aise. J’ai également diversifié les outils pédagogiques que j’utilise. Plus classiques au départ, j’essaye de développer cette d’interaction à travers la mise en place d’un Business Game permettant aux étudiants de gérer une banque fictive en équipe ; cela leur donne l’opportunité de prendre les décisions eux-mêmes en appliquant ce qu’ils ont compris du cours.

Pourquoi avoir choisir l’IÉSEG ?

Je m’y sens comme chez moi… J’y ai étudié, j’y ai également travaillé quand j’étais étudiante au sein du service administratif, et maintenant j’y enseigne. La dimension humaine est très importante à l’IÉSEG, je m’y sens à l’aise et dans un métier comme le mien c’est d’autant plus intéressant car cela donne une certaine liberté et cela permet de générer de la créativité. L’École permet de s’épanouir ; je me suis toujours sentie soutenue par celle-ci dans tout ce que j’entreprenais. Aujourd’hui, en tant que professeur, on a une oreille pour nous écouter lorsque l’on a des projets, ainsi que des moyens et des solutions pour les réaliser. Que ce soit en tant qu’étudiant ou professeur, je trouve que c’est une École qui donne les bases pour booster ses capacités et contribuer au monde de demain. L’IÉSEG a cette capacité à s’adapter et à avoir une bonne vision de ce que la société va devenir.

En parlant de la Vision de l’École « Empowering Changemakers for a Better Society », comment l’intégrez-vous à vos cours ?

Tout d’abord, il y a la notion de « pouvoir » faire les choses, et cela passe par le savoir. Mes étudiants doivent savoir pour pouvoir changer les choses. Je m’assure donc de la bonne compréhension de ce que je leur enseigne. Pour devenir un acteur du changement, il faut cette base solide. Lorsque j’étais étudiante, en stage, un employeur m’a dit que ce qu’il appréciait particulièrement chez les étudiants de l’IÉSEG c’était leur profil, plus encore que leurs connaissances : on cherche à comprendre les choses et lorsqu’on nous explique les choses, on les comprend rapidement car on a appris à apprendre. Savoir utiliser le savoir est essentiel pour pouvoir faire avancer les choses. Du coup, dans mes cours, je m’assure que tout le monde comprend les notions que j’aborde avant d’avancer.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus en tant que professeur ?

J’aime transmettre mon savoir grâce à des échanges et interactions, c’est ce côté-là qui m’anime. Je demande généralement à mes élèves de prendre des notes sur papier et non pas sur leur ordinateur afin de m’assurer qu’ils sont attentifs et ouverts au dialogue. Il s’agit donc de transmettre le savoir mais également d’apprendre. Lorsque les étudiants me posent une question, je trouve cela intéressant car ça me permet d’explorer d’autres aspects que je n’avais pas encore creusé et d’enrichir le contenu de mon cours. Comme je suis des étudiants en apprentissage, cela me permet aussi de dialoguer avec les entreprises, de me tenir au fait de ce qu’elles recherchent, ce qui les intéressent. Être professeur à l’IÉSEG c’est être constamment dans l’échange, il y a un côté donnant-donnant : j’enseigne et j’apprends à la fois. Il y a aussi la dimension humaine qui est très présente au sein de l’École et qui compte beaucoup pour moi.

D’après vos étudiants, quels sont vos points forts ?

Ils apprécient mon côté persévérant : je mets tout en œuvre pour m’assurer qu’ils comprennent tous, sans exception. D’où l’idée des flipped classrooms, leur permettant d’apprendre les concepts de base par eux-mêmes et me permettant ensuite d’insister sur les points plus techniques qui sont plus difficiles à comprendre. Ce que mes étudiants aiment également c’est mon expertise et ma passion du sujet : je sais répondre aux questions, développer, en discuter… Mon ouverture d’esprit est également appréciée car je suis ouverte à toutes les questions, tous les points de vue… Enfin, je suis également très disponible pour mes étudiants pour leur procurer un feedback.

Avez-vous un souvenir marquant à l’École ?

Lorsque je suis arrivée en tant que professeur à l’IÉSEG, on m’a confié une étudiante en mémoire qui avait vécu un événement traumatisant dans sa vie personnelle alors qu’elle travaillait sur son mémoire. Elle a donc associé la période du mémoire à cet événement et c’était donc compliqué pour elle de s’y mettre. Ça a été un encadrement assez délicat car elle avait de grandes difficultés pour travailler alors même qu’elle était une des étudiantes les plus brillantes de l’École. Toutefois, l’encadrement de ce mémoire a été une expérience positive et constructive dans l’ensemble et j’étais fière d’avoir pu l’accompagner et l’aider à réussir son mémoire jusqu’à la soutenance.

Sur une autre note, je suis partie un temps en congé maternité et durant cette période, j’ai été ravie de voir que certains étudiants m’avaient écrit pour prendre de mes nouvelles mettant en avant le côté humain dont je parlais plus tôt et le lien que l’on peut développer avec ses étudiants.

 

Pastille 60 ans de l'IÉSEG