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“Faculty in the spotlight” avec Laure Ayosso

S’appuyant sur plus de 700 professeurs dont 175 enseignants-chercheurs permanents, l’IÉSEG propose à ses étudiants une expérience d’apprentissage de grande qualité, reposant sur 4 piliers : un apprentissage actif, interdisciplinaire, centré sur l’acquisition de compétences, proposé à travers des cursus personnalisés.

Chaque mois, “Faculty in the spotlight” vous donne rendez-vous avec l’un des professeurs de l’École qui présente sa vision de l’enseignement, ses méthodes pour transmettre son expertise et sa passion aux étudiants et partage ses meilleurs souvenirs et anecdotes à l’IÉSEG.

Ce mois-ci, rencontre avec Laure Ayosso, Professeur de Français Langue Étrangère (FLE) à l’IÉSEG.

Laure, quel a été votre parcours avant d’arriver à l’IÉSEG ?

J’ai étudié les sciences du langage et la spécialité français langue étrangère à l’université de Nice.  Ensuite, je suis partie vivre 15 ans en Angleterre où j’ai exercé en tant que professeur de FLE, d’abord à Londres, puis au centre de langues de l’Université d’Oxford. Là-bas, dans le cadre de mes activités d’enseignante et coordinatrice de programme,  j’ai eu la possibilité de poursuivre mes études. J’ai donc obtenu un Master recherche en linguistique appliquée et acquisition des langues étrangères. Après cette parenthèse de vie en Angleterre, je suis revenue en France où j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’IÉSEG.

Quel(s) cours enseignez-vous à l’École ? Dans quel programme ?

J’enseigne le Français Langue Étrangère (FLE) et les compétences interculturelles aux étudiants des Programmes Grande École et Master ainsi qu’ aux étudiants en échange académique à l’IÉSEG. Je coordonne le niveau avancé dans lequel nous proposons  un programme visant à faciliter leur entrée sur le marché du travail et leur installation en France.

Comment votre matière a-t-elle évolué avec le temps ?

Les méthodologies d’apprentissage des langues sont en constante évolution. A l’époque où j’étais encore stagiaire à l’université de Nice, nous utilisions essentiellement une approche audio-orale basée sur des théories issues du behaviorisme. Nous avions recours à des techniques de répétition et d’imitation visant l’exactitude grammaticale. Ces modalités d’apprentissage plutôt rigides laissaient peu de place à l’initiative de l’apprenant. J’ai ensuite connu le développement de la méthode « communicative » :  il s’agissait d’améliorer des compétences permettant de  communiquer dans une situation donnée de la vie quotidienne, une méthode encore largement utilisée aujourd’hui. Puis, les approches ont évolué vers plus d’autonomie et d’adaptation aux besoins des apprenants. Il ne s’agit plus de savoir parler la langue uniquement, mais également de saisir les codes propres à la société dans laquelle on vit. Enfin, nous pouvons ajouter que le développement numérique tend maintenant à favoriser un schéma pédagogique soit entièrement en ligne, soit en mode hybride, en y intégrant l’apprentissage informel acquis en dehors des classes de langue .

Comment, à travers vos cours, intégrez-vous la Vision de l’École ?

Nous observons des évolutions sociétales qui font que la diversité d’une société doit être prise en compte. Cette approche peut être travaillée par l’interculturalité, en allant à la rencontre de l’autre, et cela commence à l’École, par les contacts entre étudiants locaux et internationaux sur le campus. Je conseille toujours à mes étudiants de sortir de chez eux, d’aller dans les quartiers peu touristiques pour voir la société française telle qu’elle est réellement. Pour l’anecdote, j’ai eu des étudiants du Kazakhstan qui se sont inscrits dans un club de boxe d’ un quartier populaire près de Paris. Au départ, les gens ont été amusés et intrigués de les voir là, mais leur regard a changé lorsqu’ils les ont vus quasi quotidiennement à l’entrainement et qu’ils ont appris à les connaitre  au fil des mois. Cela illustre bien que de la rencontre naît une meilleure connaissance de l’autre.

D’après vos étudiants, quels sont vos points forts en tant que professeur ?

Je tiens compte des individualités au sein d’un groupe. Les étudiants soulignent aussi ma capacité à évaluer leurs besoins en fonction de leur motivations d’apprentissage et mon aptitude à les soutenir même après les cours. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux gardent le contact  pour m’informer de leur progression professionnelle et même personnelle. J’ai des nouvelles concernant des mariages, des naissances, les nouveaux postes… Je  crée du lien et de l’attachement. C’est passionnant de rencontrer de nouvelles cohortes chaque semestre.

Comment transmettez-vous votre passion aux étudiants ?

J’essaie de transmettre cette passion en les mettant en permanence en confiance. Je leur rappelle que lorsqu’ils se rendent à un entretien d’embauche,  ils ont une vraie valeur ajoutée à apporter à l’entreprise au-delà d’une compétence linguistique. Par ailleurs, J’évalue les étudiants  sans me  fixer uniquement sur leurs erreurs. je me mets à leur place et cela m’aide beaucoup. J’ai moi-même étudié d’autres langues, et  je comprends  les difficultés qu’ils peuvent affronter pour apprendre le français !
Globalement,  je présente la langue sans la décontextualiser et je l’accroche toujours à ses aspects socioculturels, car n’oublions pas que le français n’est pas pratiqué qu’en France !

Comment retrouvez-vous la dimension internationale à l’École ?

L’internationalisation « at home » me semble cruciale, c’est pourquoi j’anime un cours autour de cette notion que l’on va continuer de développer dans les années à venir. Ce cours accueille aussi bien des étudiants du campus que des étudiants internationaux en période d’échange.  Un large éventail de sujets y est abordé sur la base des questionnements et des observations des participants: La diversité culturelle de la France métropolitaine et d’outre-mer, la culture populaire dans les médias à travers les questions sociétales actuelles. Je retrouve également l’aspect international de l’École avec mes collègues professeurs qui viennent d’horizons très variés. Il y a donc une grande richesse.

En dehors des cours, comment participez-vous à la vie de l’École ?

Je suis membre du centre d’excellence ICIE à l’IÉSEG et je participe et organise des évènements autour des rencontres interculturelles avec plusieurs experts dans ce domaine. Ainsi, j’ai animé des tables rondes sur  le plurilinguisme au travail ou encore sur les cultures et identités dans un monde volatile et complexe.

Avez-vous un souvenir marquant de votre expérience à l’École ?

Je me souviens d’une étudiante qui avait échoué un entretien de recrutement car, d’après le recruteur, son niveau en  français était trop faible. Elle était en larmes lorsqu’elle m’a raconté cela. Quelques semaines après, elle a obtenu un stage dans une entreprise du même secteur, et y tient aujourd’hui un poste à responsabilité. Depuis, je l’invite régulièrement dans mes classes pour qu’elle vienne y  parler de son expérience. En substance, elle  explique que finalement, il est  possible de trouver un stage en France puisqu’elle a réussi !

Comment l’École a-t-elle évolué depuis votre arrivée ?

En dix ans, l’IÉSEG a énormément changé. À l’époque, nous n’étions que deux professeurs de français sur le campus de Paris, aujourd’hui nous sommes beaucoup plus nombreux ! En parallèle, le nombre d’étudiants et de programmes s’est considérablement accru. C’est assurément une fierté d’avoir vu cette École évoluer et d’y avoir contribué !

Pastille 60 ans de l'IÉSEG