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Faculty in the Spotlight : Sarah MAIRE, professeur de contrôle de gestion

Faculty in the Spotlight

Ce mois-ci, rencontre avec Sarah MAIRE, professeur de contrôle de gestion, sur le campus de Paris-La Défense.

Avec une équipe composée de plus de 700 enseignants, dont 200 chercheurs permanents, l’IÉSEG façonne l’apprentissage autour d’une approche moderne : pédagogie active, interdisciplinarité, développement des compétences et parcours personnalisés, offrant ainsi à chaque étudiant une expérience sur mesure.

Dans notre série “Faculty in the Spotlight”, découvrez chaque mois l’un(e) des professeur(e)s de l’École qui dévoile sa manière d’enseigner, son engagement, et des anecdotes de son parcours à l’IÉSEG.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai débuté mon parcours académique avec un master CCA (Comptabilité, Contrôle, Audit) à l’université de Lorraine. C’est un diplôme très professionnalisant, qui permet essentiellement de se diriger vers des carrières en cabinet dans les domaines de la comptabilité, de l’audit et du contrôle.

Après mon master, j’ai obtenu un contrat de travail chez EY. J’ai beaucoup aimé mon passage là-bas et j’ai adoré mon master CCA, particulièrement pour les raisonnements et les questions qu’il soulevait. Cependant, j’avais le sentiment que je voulais explorer des questions plus larges et plus en profondeur, avoir un défi intellectuel plus grand. J’ai donc décidé de postuler pour faire un doctorat en comptabilité. Entre le master CCA et le doctorat, j’ai obtenu le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), qui est nécessaire pour devenir expert-comptable. Cela m’a permis d’avoir toutes les cartes en main pour entrer dans la profession, mais mon envie de pousser la réflexion plus loin et de soulever des questionnements m’a menée vers la recherche. Je suis donc devenue doctorante contractuelle à l’Université de Lorraine où je donnais des cours en parallèle de mes activités de recherche. C’est à l’issue de mon doctorat que j’ai été embauchée en tant qu’enseignante-chercheuse à l’IÉSEG.

Votre goût pour l’enseignement a débuté jeune…

En effet, j’ai toujours beaucoup aimé enseigner. J’ai donné mes premiers cours de fiscalité au début de mon doctorat, à l’université. Mais en parallèle, j’étais déjà et je suis d’ailleurs toujours formatrice BAFA. La pédagogie a toujours fait partie de mon parcours. Ce que j’apprécie dans l’enseignement, c’est la possibilité de transmettre des connaissances, mais aussi de développer l’esprit critique des étudiants. La recherche est passionnante, mais l’enseignement permet une interaction directe qui est très enrichissante.

Quels cours enseignez-vous à l’IÉSEG et en quoi cela consiste globalement ?

Mon domaine d’expertise couvre donc la comptabilité, le contrôle et l’audit, et plus particulièrement les sujets du contrôle de gestion. Je dirais que mes cours sont répartis en trois grand groupes. Dans un premier temps, il y a les cours liés au contrôle de gestion, tels que « Cost Accounting » et « Management Control » qui sont des cours d’introduction à la matière, en cycle Bachelor. Il s’agit vraiment d’une initiation avec des exercices de premiers calculs de coûts, afin d’aider les étudiants à comprendre à quoi cela sert. En cycle Master, le cours de « Strategic Performance Management » est un cours plus avancé qui utilise beaucoup d’études de cas de Harvard, pour mettre les connaissances en contexte. Dans ce cours, mes étudiants découvrent l’importance d’adapter les outils en fonction des organisations et de développer leur esprit critique puisque que, contrairement à la fiscalité et à la comptabilité, le contrôle n’est pas réglementaire. Par exemple, l’un des outils classiques du contrôle de gestion est le budget qui comporte de grandes règles de fonctionnement, mais qui ne peut pas être copié-collé d’une organisation à une autre. Il faut l’affiner en fonction du secteur, de la culture d’entreprise, des spécificités humaines de l’entreprise, etc.

J’enseigne également des cours qui lient contrôle de gestion et systèmes d’information, comme ceux sur les ERP (Enterprise Resource Planning). Dans ces cours, j’apprends aux étudiants à utiliser SAP, un logiciel de gestion d’entreprise, par le prisme du jeu. Ils apprennent ainsi à passer les écritures comptables, à construire et suivre des indicateurs, dans le but de faire survivre leur entreprise en passant par le logiciel SAP.

Et enfin, j’enseigne la fiscalité française, qui est un cours de droit, ayant pour objectif de donner aux étudiants un panorama de la fiscalité française. Dans un premier temps, on explore à quoi sert la fiscalité et quel va être son impact sur les entreprises et les particuliers. La fiscalité change régulièrement, il faut donc connaître les fondamentaux et maîtriser le vocabulaire et les principes de raisonnement sous-jacents au calcul des différents types d’impôts. Il faut connaître les process, et savoir où aller chercher une information fiable, et la comprendre. Il s’agit d’une information qui est déclarée à l’Etat de manière officielle et qui peut avoir des conséquences. Il y a donc un enjeu éthique et réglementaire pour les futurs comptables et auditeurs.

Comment votre domaine d’expertise a-t-il évolué au fil du temps ?

Pour les cours de fiscalité, il est impossible de garder le même contenu d’une année sur l’autre car il est corrélé à l’évolution réglementaire. Le sujet évolue constamment, donc le cours aussi.

En ce qui concerne le contrôle de gestion, il y a des questions de modernisation des cours car on constate une évolution des problématiques dans les entreprise et une modernisation des outils. On est même parfois confrontés à des effets de mode des méthodes utilisées en entreprises. Nous devons donc toujours rester au fait de ce qu’il se passe dans le monde professionnel. D’autre part, l’augmentation de la réglementation sociale et environnementale, implique aussi l’adaptation potentielle des outils de contrôle, notamment le contrôle de gestion qui est un outil de prise de décision. Puisque la prise de décision est impactée par la réglementation, il faut forcément que le système de contrôle de gestion soit adapté aux nouveaux besoins et prenne en compte ces nouvelles problématiques.

Enfin, pour les ERP, mes cours évoluent naturellement car le logiciel SAP évolue constamment du point de vue technologique. Je dois toujours garder un œil sur ses évolutions.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre rôle d’enseignante ?

Les interactions avec les étudiants sont très stimulantes. Par exemple, dans mes cours de fiscalité, des questions inattendues surgissent parfois, comme par exemple, lorsque l’on parle des droits de cession immobilière : “Comment ça marche pour les bâtiments religieux ?” Lorsque je n’ai pas la réponse en tête, je me note de faire des recherches pour apporter la réponse au cours suivant. C’est pour cela que j’ai toujours une slide avec les questions auxquelles je n’ai pas su répondre au cours précédent. Finalement, j’apprends aussi grâce aux étudiants car ils me poussent à aller chercher des informations que je n’ai pas.

Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement à l’IÉSEG ?

J’estime avoir d’excellentes conditions d’enseignement et de recherches à l’IÉSEG. Mon département de comptabilité est composé de collègues à la fois très sympathiques et dynamiques dans leurs recherches. Il existe un véritable soutien pour les activités de recherche à l’École, et c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup.

Mon cours de master, basé sur des études de cas réels, représente certes beaucoup de travail, mais c’est aussi enrichissant intellectuellement de pouvoir travailler avec les étudiants sur des problématiques concrètes. Ce qui me plaît particulièrement, c’est que cela génère plus de dialogues et permet de pousser la réflexion plus loin qu’un simple cours magistral.