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[Histoire de Diplômée] Marine BAUD, un parcours à la virgule près chez Nike

Depuis dix ans, Marine Baud (diplômée du Programme Grande École en 2017 et puis du Master in Fashion Management en 2018) alterne les sprints et les marathons professionnels à travers le monde : trois continents en sept ans, des défis passionnants à relever au service du géant mondial Nike et une remise en question permanente. Pas de quoi impressionner cette grande sportive passionnée de mode qui a fait sien le slogan « Just do it ! ».

Vous avez passé toute votre carrière à l’étranger. D’où vous vient ce goût pour l’international ?
Enfant, j’ai été amenée à déménager régulièrement avec ma famille et j’ai dû apprendre à m’adapter à de nouveaux environnements. Cela a sans aucun doute contribué à mon ouverture sur le monde et à ma soif permanente de découverte ! Bien des années plus tard, à l’issue de mes études à l’IÉSEG, j’ai été retenue pour un stage d’un an au siège de Nike aux Pays-Bas. Un cadre multiculturel et stimulant avec un campus moderne, des terrains de basket, de tennis et même une forêt à proximité pour courir ! Cette expérience a débouché sur un CDI, et après quatre années au sein du siège européen, j’ai souhaité évoluer vers un poste à l’international pour découvrir le fonctionnement de l’entreprise dans d’autres pays. En 2020, direction Singapour au siège d’Asie du Sud-Est où j’ai beaucoup appris, en pleine période COVID. Toujours en quête de nouveaux challenges et plus que jamais passionnée par la marque, j’ai ensuite intégré le siège mondial aux USA en avril 2022.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement séduit chez Nike ?
J’ai toujours pratiqué plusieurs sports (course à pied, natation, tennis, etc.), tant pour mon équilibre mental que physique. Lors de mes études à l’IÉSEG, les médias parlaient beaucoup de la mode “Athleisure” et de “Streetwear”, une tendance venue des USA qui consiste à porter des tenues décontractées au quotidien. Cette manière de mélanger sport et mode m’avait beaucoup plu et j’avais immédiatement pensé à Nike pour sa capacité à conquérir un large public avec des produits innovants et à la pointe des tendances. Rejoindre cette entreprise mondiale était donc pour moi le meilleur moyen de combiner ces deux centres d’intérêt.

Vous avez changé trois fois de pays en sept ans. Quelle a été votre méthode pour vous adapter facilement ?
La clé est la patience, l’ouverture d’esprit et d’accepter le fait de devoir repartir de zéro, ou presque, à chaque fois : se faire des amis, trouver un logement, prendre ses marques, etc. J’ai eu la chance de rencontrer mon conjoint chez Nike aux Pays-Bas ; il m’a suivie à Singapour et aux États-Unis et j’ai réalisé à quel point il était important de pouvoir compter sur une personne qui partage la même culture et la même langue maternelle dans ces étapes cruciales. Enfin, il faut être capable de lâcher prise et rester curieux : on imagine beaucoup de choses avant de partir mais la réalité peut parfois être éloignée, dans le bon comme dans le mauvais sens.

Quel est aujourd’hui votre poste au sein de l’entreprise ?
Je suis responsable e-commerce de l’application mobile Nike pour le marché américain. Je supervise deux salariés et mon rôle est de faire en sorte que l’expérience client soit optimale tout en atteignant les objectifs financiers fixés par l’entreprise. Nous décidons par exemple du placement des contenus, de la navigation, etc. Comme l’application est accessible 24h/24 et 7j/7, nous devons être particulièrement réactifs pour satisfaire les attentes des clients et les tendances du marché. Bien entendu, tout cela se fait en lien avec les services marketing, achats, relation clients, etc. : notre approche est collaborative et cela me plaît beaucoup.

Vous avez travaillé sur trois continents. avez-vous noté des spécificités en fonction des régions du monde ?
L’avantage d’avoir rejoint un groupe mondial de cette envergure est de bénéficier d’une culture d’entreprise particulièrement forte : l’environnement est décontracté, flexible, la pratique du sport est toujours encouragée, le bien-être et l’équilibre vie professionnelle/personnelle est au centre des préoccupations. Je me souviens avoir été surprise lors de mon premier bilan hebdomadaire avec mon manager, lorsque sa première question a été « comment tu te sens ? » ! Bien entendu, on note des différences culturelles en fonction des pays : les Américains sont bien souvent plus expansifs, tandis que les Singapouriens ont un côté plus réservé. Au niveau des horaires, je finis plus tôt aux USA, mais j’avais plus de jours de congés en Europe. J’ai appris à m’adapter !

Vous vivez aujourd’hui dans l’Oregon. Que faut-il retenir à propos de cet État ?
Je m’y suis installée pour Nike et j’habite désormais à Beaverton, à l’ouest de Portland. Je vais au travail en vélo et cela me rappelle les Pays-Bas ! Ici, la nature est omniprésente et variée : montagne pour skier à 1h30 de voiture, mer, forêts à perte de vue avec des lacs et des cascades. Portland est quant à elle une ville pas comme les autres. Les locaux disent « Keep Portland Weird » ( « que Portland reste unique ! ») car tous les styles et façons de vivre y sont représentés. Le week-end, j’aime faire des randonnées à travers les forêts de l’Oregon, skier à Mount Hood, mais aussi voyager dès que possible pour découvrir des villes ou des États (Californie, New York, Seattle). A noter que l’Oregon est également une belle région viticole et ses vins n’ont vraiment pas à rougir face aux Bourgognes !

Quels conseils donneriez-vous à tous ceux qui sont tentés par une expatriation aux USA ?
Une expatriation peut avoir un côté impressionnant et on a parfois tendance à se mettre soi-même des barrières, notamment par rapport au niveau d’anglais. C’est à mon sens une erreur puisqu’il est inutile d’être bilingue, l’accent français fait toujours son petit effet et on finit par se débrouiller rapidement. Il faut également rappeler que si cela ne vous plaît pas autant que vous ne l’espériez, rien n’est définitif, vous pouvez rentrer à la maison ou changer de plan. C’est en gardant tout cela en tête que j’ai pu me lancer sereinement dans toutes ces nouvelles aventures. Le seul regret que vous pourriez avoir est de ne pas avoir tenté puisque même les mauvaises expériences vous apprendront toujours quelque chose.

Comment envisagez-vous l’avenir ?
On me demande souvent « alors, ça y est, vous vous installez aux États-Unis ? », mais cela n’a pas de sens : un changement de ville ou de pays n’est pas une étape finale et peut être une transition vers une autre destination. J’ai souhaité intégrer le siège mondial de Nike car j’aimerais évoluer dans des positions stratégiques, mais la beauté d’une marque de cette envergure est qu’elle possède des bureaux aux quatre coins du monde. On verra donc ce que l’avenir me réserve…

Parcours

Le parcours international de Marine débute dès ses études à l’IÉSEG puisqu’elle intègre pour un an la Western New England University (Massachussetts – USA) en deuxième année.
Elle réalise ensuite un échange de six mois en Chine, à Shanghai, et achève son cursus par un double diplôme en Fashion Management, grâce à un partenariat entre l’École et l’Istituto Marangoni de Paris.
Ce dernier lui permet d’approfondir ses connaissances sur des sujets aussi variés que la vente, la création ou encore la chaîne de production du secteur textile / retail.

Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS #16, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.

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