« Virvolt » : bousculer le marché du vélo électrique
Entrepreneuriat, transition écologique et innovation industrielle : Yvan DE LA BAUME, diplômé de l’IÉSEG et lauréat du Prix de l’Entrepreneur IÉSEG 2025, revient sur son parcours au sein de Virvolt, l’entreprise qu’il a rejoint en tant qu’associé en 2020. En transformant les vélos classiques en vélos électriques, Virvolt cherche à rendre la mobilité douce plus durable, plus locale, mais aussi plus accessible.
En quoi consiste la mission de Virvolt ?

Virvolt a été lancé en 2019. Pour ma part, j’ai rejoint l’aventure un peu plus tard, en 2020. À l’origine, l’idée était de créer des magasins pour transformer des vélos classiques en vélos électriques. Puis, petit à petit, le projet a évolué. On est passé d’un modèle orienté grand public, avec accueil en boutique, à un modèle industriel. Aujourd’hui, on conçoit et fabrique nos propres moteurs pour vélos électriques, que l’on distribue sur deux segments : les kits d’électrification pour vélos et l’accompagnement des fabricants de vélos électriques.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre l’aventure Virvolt ?
J’avais envie d’entreprendre depuis un bon moment. Avant Virvolt, j’avais eu deux expériences en tant que salarié dans un secteur très différent, la foodtech. Je cherchais un projet entrepreneurial dans un domaine qui avait du sens, et le secteur de la mobilité m’intéressait beaucoup. J’ai rencontré le fondateur, Romain, un peu par hasard, et on s’est bien entendu. C’est comme ça que je suis entré dans le projet ! Rémi nous a rejoints un peu après. Et chacun a son domaine de prédilection : Romain gère la partie financière, Rémi l’opérationnel et le produit, et moi je suis en charge de la partie commerciale et marketing.
Quelle est la vision de Virvolt ?
Virvolt est parti du constat que le monde du vélo électrique va dans la mauvaise direction : on fabrique aujourd’hui des produits ultra connectés, souvent importés de loin, difficilement réparables… Ce qui est à l’opposé de ce qu’est censé être un vélo : un objet simple, accessible, réparable.
Notre ambition, c’est de créer un motoriste qui aille à contre-courant de ça. On conçoit des moteurs faciles à réparer, abordables, avec des pièces interchangeables. Et surtout, on les fabrique en France, à Flins, dans une ancienne usine Renault. Tous nos produits sont pensés pour être durables et réparables. On propose des manuels, des catalogues de pièces détachées… On est en train de demander le label Longtime, qui évalue la réparabilité des produits. Via notre activité de kits, on remet sur la route des vélos qui auraient fini à la casse. C’est une vraie démarche circulaire.
Et concrètement, comment ça fonctionne ?

Nous concevons les produits en interne. Ensuite, on source les pièces, autant que possible en France et en Europe. Ce qu’on ne produit pas localement vient d’Asie, mais on avance petit à petit dans la relocalisation totale. L’assemblage se fait ensuite en France : les moteurs pédaliers sont assemblés à Flins, les moteurs roues à Lyon. Enfin, on les envoie soit chez des fabricants de vélos, soit dans nos bureaux pour préparer les kits à destination de magasins partenaires.
On vend uniquement via des professionnels, mais un particulier peut acheter un kit directement sur notre site et devra simplement choisir un magasin partenaire pour le montage. On veut garantir un montage de qualité. Nos produits sont disponibles dans une dizaine de magasins à Paris, autour de Lille et dans des marques comme Jean Fourche (marque bordelaise) ou Shwette Bicyclette (marque toulousaine).
Tu as remporté le Grand Prix de l’Entrepreneur IÉSEG pour Virvolt cette année. En quoi ce prix va-t-il vous aider concrètement ?
Nous avons remporté 8 000 € grâce à ce prix. Cette somme va nous permettre de refaire entièrement notre site internet. Aujourd’hui, il ne met en avant que notre première activité (les kits d’électrification) à destination des particuliers, alors que nous avons aussi développé une offre B2B pour accompagner les fabricants de vélos dans le lancement de gamme de vélos électriques.
Quels sont les principaux défis que tu as rencontrés chez Virvolt ?
Le plus gros défi, je dirais que c’était de trouver notre positionnement. Virvolt a beaucoup pivoté. Au début, on était à 100 % en B2C avec notre propre magasin, puis on en a ouvert cinq autres. Ensuite, on a développé un réseau de partenaires – aujourd’hui, on en a 400, partout en France. Et finalement, on fabrique et on distribue nos propres moteurs. Cela a nécessité beaucoup d’agilité et d’adaptation, mais on a réussi à identifier là où on avait le plus de valeur ajoutée, et maintenant, le but, c’est de continuer à grandir dessus.
En quoi l’IESEG t’a été utile dans ton parcours entrepreneurial ?
L’IÉSEG est une école de commerce généraliste, donc cela m’a donné des bases solides en marketing, en vente, en management, en finance… En tant qu’entrepreneur, on touche un peu à tous les aspects du business, donc avoir cette base était utile pour bien démarrer !