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“Destination Bien Commun” : à la rencontre des acteurs du bien

Avec son père, il a parcouru 10 000 kms en camping-car à la recherche de personnes qui, par le biais de leur travail ou leur vie personnelle, s’investissent pour le bien de leur communauté. Valentin TREPPOZ, étudiant du Programme Grande École de l’IÉSEG, nous présente son projet : “Destination Bien Commun”.

©Destination Bien Commun

Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer en quoi consiste « Destination Bien Commun » ?

Durant mon cursus, j’ai réalisé mes stages en start-up et dans une grande entreprise et, avant de me lancer dans la vie active, j’ai voulu monter un projet individuel pour savoir exactement ce qui me correspondait le mieux et ce que j’étais vraiment capable de faire. J’ai donc eu l’idée de monter le projet « Destination Bien Commun », sur lequel nous avons travaillé pendant un an avec mon père. L’idée était de faire un tour de France en camping-car pendant 3 mois pour rencontrer des acteurs du bien commun, autour de 4 thématiques : l’environnement, la solidarité, l’entreprise et la culture, les 4 piliers du bien commun, selon nous. Beaucoup de médias montrent au public ce qui ne va pas, pour notre part, nous voulions montrer ce qui se fait de bien dans notre société, afin de faire passer un message de positivité. C’est pourquoi nous avons décidé de faire des vidéos de nos rencontres et de les diffuser sur une chaîne Youtube. A titre d’exemple, nous avons rencontré une personne qui fait régulièrement des maraudes pour les sans-abris à Paris, une association qui œuvre pour faire travailler les personnes en situation de handicap psychique, des personnes engagées pour la protection des animaux, un homme qui a bénévolement rendu visite dans des prisons pendant 5 ans… tout un tas d’initiatives constructives au profit du bien commun.

Pourquoi avoir construit ce projet avec votre père ?

A la base, j’ai voulu monter un projet un peu similaire avec un ami, mais qui est finalement parti sur d’autres projets. Or, j’en avais beaucoup parlé avec mon père et c’est lui qui, un jour, m’a demandé si je serais prêt à partir avec lui si on construisait un projet ensemble. Ma réponse a été naturellement « oui ». Nous parlions souvent du sujet du bien commun avec mes parents et nous nous sommes rendu compte que nous voulions partager ces discussions avec encore plus de personnes afin d’avoir encore plus d’impact. Nous avons aussi pensé qu’il était important de montrer qu’il est possible de faire des projets en famille. Avec le Covid notamment, j’ai pris conscience de l’importance de la famille. D’autre part, le côté intergénérationnel nous paraissait très intéressant car nous avons forcément des approches et points de vue différents sur ces sujets. Nous retrouvons d’ailleurs le côté intergénérationnel dans nos rencontres, car nous avons interviewé aussi bien des personnes plus âgées que des jeunes de 18 ans.

©Destination Bien Commun

Il vous a fallu un an pour monter ce projet, comment cela s’est-il passé ?

Walt Disney disait “la différence entre un rêve et un projet, c’est une date”. En effet, au départ, nous avions un peu le côté rêveur enrichi d’une émulsion de plein d’idées. Puis, est venue la phase de décision de ce que l’on voulait faire exactement avec ce projet : faire un tour de France, oui, mais où exactement ? Quel type de parcours ? Est-ce que l’on va du Nord au Sud, est-ce que l’on fait des aller-retours, est-ce qu’on retourne chez nous pendant le parcours ? Qui souhaite-t-on rencontrer et pourquoi ? Etc… Ensuite, il fallait s’accorder sur le nom et définir les 4 piliers de notre projet : environnement, solidarité, culture et entreprise. Il nous a fallu environ 5-6 mois pour cette première partie de construction du projet. Puis, nous avons fait la rénovation du camping-car que nous allions utiliser pour notre périple et qui nous a pris environ 3 mois. Enfin, la collecte d’argent avec des levées de fonds était un élément important dans la préparation. Nous avons fait tout cela pendant la période où j’étais en stage chez France Télévision, c’était donc assez intense. Je rentrais tous les week-ends pour avancer sur le projet avec mon père.

Faites-vous un lien entre vos études et ce projet ?

D’une certaine manière, ce projet vient compléter mes études. Je vois ce projet comme un aboutissement car après avoir appris plein de choses sur les bancs de l’école et pendant mes stages, j’ai enfin créé mon propre projet moi-même. J’ai pu voir de quoi j’étais capable et découvrir ce qui me correspondait. Cela m’a aussi permis de m’améliorer sur différents points pour ma future carrière professionnelle (par exemple, le montage vidéo, le développement de mon réseau, des aspects techniques divers). Cela m’apporte aussi de l’inspiration pour la suite. En effet, je souhaite entreprendre d’autres projets, et les rencontres que j’ai faites me permettront certainement de trouver des idées innovantes. J’ai notamment découvert les ESAT (établissement et service d’aide par le travail), que je ne connaissais pas et avec lesquels je sais dorénavant que je souhaite travailler à l’avenir.

Qu’est-ce que vous envisagez pour la suite ?

Dans un premier temps, je vais partir en Nouvelle-Zélande pendant plusieurs mois afin de valider une expérience à l’étranger dans le cadre de mes études à l’IÉSEG. A mon retour, je ne sais pas encore exactement vers quoi je vais m’orienter mais je vais certainement continuer à faire des interventions à l’IÉSEG avec mon père et dans des écoles primaires afin de témoigner à propos de “Destination Bien Commun” et sensibiliser le public. Nous allons aussi continuer à alimenter notre chaîne Youtube avec de futures interviews. D’autre part, si nous rencontrons quelqu’un qui apprécie particulièrement notre projet et qui souhaite le continuer, nous passerons le flambeau avec plaisir.

Que retenez-vous de cette expérience plutôt hors du commun ?

Premièrement, j’en retiens que lorsqu’on veut faire quelque chose de bien, de positif, nous ne sommes pas forcément au courant de tout ce qui peut se faire. Il est donc très important d’aller à la rencontre des gens, s’intéresser, rester curieux… Et, lorsqu’on en a l’occasion, de mettre en avant ce qui se fait de bien justement, car cela peut en inspirer plus d’un. Je retiens également la beauté de notre pays qui est rempli de personnes motivées à accomplir des bonnes actions. Bien évidemment, tout n’est pas rose mais il est important de voir les choses positives et garder espoir. Je pense qu’au fond, on a tous envie d’entreprendre d’une manière ou d’une autre des projets. Lorsqu’on a la possibilité de se lancer, il ne faut pas oublier de penser à soi mais aux autres également, et de réfléchir à la meilleure manière dont on peut mener le projet pour qu’il soit bénéfique pour tous. Enfin, depuis cette expérience, j’essaie toujours de me rappeler de la chance que j’ai au quotidien.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG