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[Histoire de Diplômée] Elisa ARAMU, fondatrice de la marque Aramù : « Made with Love in Italy »

Oubliez la fast-fashion, ses 24 collections par an et ses vêtements confectionnés à l’autre bout du monde. En fondant Aramù en pleine épidémie de Covid, Elisa ARAMU (diplômée du Master in Fashion Management en 2016) a fait le choix d’une mode durable, éthique et transparente. Un pari réussi et des collections qui ont déjà séduit de nombreuses clientes. Bientôt dans vos penderies ?

A quand remonte votre passion pour la mode ?
Je suis née et j’ai grandi à Biella, en Italie, une ville très importante pour l’industrie textile. On peut dire que j’ai baigné dans un éco-système qui a stimulé mon intérêt pour la mode et les belles matières. À l’université, j’ai décidé d’aller plus loin en suivant un cours consacré à la confection de vêtements. Cela m’a permis d’appréhender le processus de fabrication mais aussi toute la chaîne de production. Je suis toujours autant fascinée par ce secteur : j’aime le dévouement et le soin nécessaires pour créer une belle pièce. Cela semble facile, vu de l’extérieur, mais même après tant d’années, je découvre encore de nouvelles techniques ou savoir-faire.

Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer le Master in Fashion Management de l’IÉSEG et qu’y avez-vous appris ?
J’ai rencontré une étudiante IÉSEG au cours d’un semestre au Canada. Elle m’a parlé de l’École et de l’ouverture du Master qui coïncidait à 100% avec mon projet professionnel. Le fait qu’il soit développé en partenariat avec l’Istituto Marangoni, une école de mode mondialement réputée, a fini de me convaincre. Ce Master m’a tellement apporté : j’ai intégré une promotion d’étudiants passionnants et passionnés venus du monde entier, j’ai découvert les coulisses de célèbres maisons de mode et j’ai confirmé mon envie de créer ma propre marque de vêtements. Aramù est née à cette époque…

Comment définiriez-vous Aramù ?
Mon ambition est de mettre en avant le savoir-faire de la confection italienne, mais aussi des valeurs qui me sont chères. Nous produisons des vêtements à la commande à partir de tissus haut-de-gamme provenant de surplus de manufactures italiennes. Chaque pièce est produite en petite quantité par un atelier partenaire et raconte une histoire. Je m’inspire toujours d’un voyage ou d’un lieu que j’ai apprécié pour créer des modèles intemporels et durables. Aramù propose donc une approche transparente, éthique et axée sur la slow-fashion.

Quel est votre rôle au sein de cette aventure ?
Je me sens comme une véritable chef d’orchestre : je coordonne la production, récupère les tissus, puis développe les collections et l’histoire que je souhaite raconter à travers elles. Chaque pièce est ensuite fabriquée dans un petit atelier au sud du Piémont. Je travaille également avec des collaborateurs extérieurs comme une agence de communication pour les shootings photo. Nous sommes plus qu’une équipe : une véritable famille aussi réactive que passionnée. Ce que j’aime le plus dans mon rôle d’entrepreneur est que la semaine type n’existe pas tant les missions sont variées. Vous devez être capable de passer d’un profil créatif à un état d’esprit pragmatique dans la même journée. Suivre le Master in Fashion Management de l’IÉSEG m’a été très utile sur ce point.

Qui sont vos clientes ?
Des femmes à la recherche de vêtements élégants et de qualité fabriqués dans des conditions dignes. Elles aiment connaître l’origine de leurs achats et qui se cache derrière la marque. Pour le moment, nous nous concentrons sur le marché italien, mais nous avons des clientes qui vivent à l’étranger, notamment en France et en Angleterre.

Auriez-vous pu fonder Aramù dans un autre pays ?
Oui et non. On trouve de nombreux grands noms de la mode et du secteur textile ailleurs qu’en Italie, notamment en France, par exemple, mais je tenais à ce que mes racines soient la base du projet Aramù. Il était impensable de le lancer ailleurs que dans le pays qui m’a vue naître. Les consommateurs italiens sont particulièrement éduqués sur ces sujets. Mes clientes sont capables de reconnaître la qualité et connaissent la valeur d’un vêtement durable. J’en rencontre chaque jour et je suis ravie de voir que mon idée d’une mode plus vertueuse plaise autant !

Vous avez lancé Aramù quelques semaines avant le premier confinement. Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur son démarrage ?
Aramù est née en janvier 2020 et nous avions prévu de jolis événements en mars pour promouvoir la marque. Tout ne s’est pas passé comme prévu… Comme nous n’en étions qu’aux débuts de l’aventure, nous n’avons pas été impactés, du moins négativement. Au contraire, le premier confinement a mis en lumière des sujets liés à une consommation plus locale et plus éthique. Les consommateurs ont cherché à savoir d’où venait ce qu’ils achetaient, comment les produits avaient été fabriqués. Après cette période, certains clients ont envisagé la mode autrement et cela a pu profiter à des marques comme Aramù. Bien entendu, j’aurais aimé démarrer mon activité dans d’autres circonstances puisque les deux dernières années ont été de véritables montagnes russes, mais je suis déjà fière du chemin parcouru.

Après Paris et Biella, vous venez de vous installer à Milan. Pourquoi et qu’aimez-vous le plus dans cette ville ?
J’ai passé des années merveilleuses à Paris dans le prolongement de mon Master à l’IÉSEG, je suis ensuite rentrée à Biella pour lancer Aramù et j’ai déménagé à Milan en décembre dernier. Chaque ville correspond à une phase de ma vie et je sens que j’ai de belles choses à vivre ici. J’adore Milan et son énergie qui apportera beaucoup à la marque, j’en suis sûre. C’est la capitale de la mode et du design, l’effervescence et la créativité sont à chaque coin de rue. La musique et l’art y sont très importants et je profite de chaque temps libre pour visiter des musées ou me rendre à des expositions. Peut-être qu’ils m’inspireront de prochaines créations ! Pour le moment, je souhaite voir Aramù grandir doucement mais sûrement, proposer des nouvelles pièces et collections, mais aussi organiser des événements autour de son univers.

C’est quoi pour vous un bon entrepreneur ?
Une personne capable d’être à la fois pragmatique et créative, qui sait écouter et s’entourer. Un savant mélange de curiosité, d’humilité et de détermination. Il faut mettre de la passion dans son projet, savoir en parler et y croire. Si vous ne le faites pas, qui le fera ?

Parcours

Diplômée de l’Université de Turin en 2013, Elisa poursuit par un Master à l’Université de Laval au Québec. Elle y découvre l’entrepreneuriat et se promet de monter un jour son propre projet.
Quelques mois plus tard, elle intègre la première promotion du Master in Fashion Management de l’IÉSEG. Elle rejoint ensuite l’entreprise La Perla où elle apprend les bases du secteur.
En 2018, elle décide de fonder sa marque tout en travaillant pour Fila ou Isabel Marant. En 2020, après deux ans de développement, elle lance Aramù.

Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS #12, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.

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