Loula : l’autopartage social et écologique pour une mobilité durable
Dans un monde confronté à des défis écologiques et sociaux croissants, Luc VERWAERDE et Victor MATIGOT ont créé « Loula », une solution d’autopartage sociale et écologique. Leur aventure entrepreneuriale a commencé lors de leurs études à l’IÉSEG et s’est concrétisée après un semestre d’échange marquant au Liban. Inspirés par l’entrepreneuriat social, ils ont lancé « Loula » pour transformer la mobilité en France.
Luc, peux-tu nous raconter les débuts de Loula ?

J’ai rencontré mon associé, Victor MATIGOT, au début de mes années à l’IÉSEG. Dans le cadre du Programme Grande École, nous avons tous les deux participé à un semestre à l’étranger en 2022, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, au Liban. La situation était alors très compliquée dans le pays, en termes économique et politique. Ce voyage nous a beaucoup marqués, car nous y avons suivi des cours d’entrepreneuriat social, et nous avons réalisé l’impact que celui-ci pouvait avoir sur la société et sur les gens directement. Nous avons eu l’occasion de discuter et de rencontrer beaucoup de personnes sur place qui nous ont inspirés dans leur démarche d’entrepreneuriat social.
Cela nous a donné l’envie, une fois rentrés en France, de monter notre propre projet reflétant nos valeurs et l’impact positif que l’on voulait avoir sur la société. Nous nous sommes donc inscrits en majeur “Entrepreneuriat et Innovation” pour le cycle de master, et nous avons participé à un programme de création d’entreprise, très concret, qui remplace la thèse “classique” et permet de créer un business plan complet pour un projet entrepreneurial.
C’est là que vous avez officiellement créé Loula ?
Nous avons réalisé ce Projet de Création d’Entreprise (PCE) avec l’idée centrale que le partage pouvait être une solution aux enjeux actuels, notamment écologiques. Nous avons de fortes valeurs écologiques et pensons que la société doit tendre vers une certaine sobriété. Le partage permet justement d’aller en ce sens. Le partage a aussi un intérêt sur le plan économique, car il permet de réduire les coûts tout en conservant un certain niveau de vie et l’accès à des biens essentiels.
Pourquoi le partage de voiture en particulier ?
En effectuant nos premiers sondages de marché, nous avons constaté que le bien que les gens étaient le plus enclin à partager était la voiture. Cela nous a amenés à nous interroger sur les enjeux de la mobilité en France. Nous avons découvert un constat frappant : aujourd’hui, en France, 15 millions de personnes souffrent de précarité mobilité. Cela signifie qu’un manque d’accès à la mobilité peut avoir des conséquences graves, allant jusqu’à l’exclusion, en étant un frein à l’emploi et même aux soins. Et d’un autre côté, beaucoup de véhicules sont sous-utilisés par leur propriétaire, alors que leur coût de possession est très élevé. On voulait trouver une solution à la fois économique et écologique, en mettant l’accent sur le partage, qui est une de nos valeurs fortes. C’est pourquoi nous avons créé Loula, une solution d’autopartage longue durée entre particuliers.
Et comment tout cela fonctionne ?
Nous cherchons à créer un pont entre ceux qui ont une voiture qu’ils utilisent très peu – et qui leur coûte cher par rapport à cet usage – et ceux qui ont besoin d’une voiture, mais qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas en acheter une. Notre objectif est donc de mettre en relation des propriétaires et des locataires potentiels, tout en sécurisant et en encadrant leurs échanges.
Un des éléments centraux de notre proposition de valeur, c’est la création d’une relation durable entre deux personnes qui se partagent une voiture sur plusieurs mois. Nous ne sommes pas du tout sur la location « impersonnelle » via une appli qui ne permet pas de savoir à qui on a affaire en louant sa voiture de manière ponctuelle. Avec Loula, les personnes se rencontrent pour discuter des modalités de partage et se mettre d’accord. Nous, nous sommes présents lors de ce premier échange pour s’assurer que tout est clair pour eux.
L’idée est aussi de proposer une grande flexibilité dans la manière de partager la voiture : quelqu’un se situant Paris qui a une voiture, mais qui prend les transports en commun en semaine, pourrait la partager du lundi au vendredi avec une autre personne qui en aurait besoin pour se rendre au travail. Et le week-end, le propriétaire la récupère. Ils s’organisent ainsi sur la durée, et peuvent adapter leur arrangement : 5j/7, 7j/7, seulement les week-ends…
Loula se finance grâce à une commission sur le montant du partage, selon la durée. Plus la location est longue, plus la commission est faible : notre objectif est de favoriser les relations de partage durables.
Où en est Loula aujourd’hui ?
Loula existe officiellement depuis environ six mois. Notre site internet est lancé et on travaille actuellement avec une équipe technique sur une plateforme plus complète incluant une application mobile. Nous allons continuer d’affiner notre service et l’adapter selon les besoins et retours de nos clients. À long terme, on vise 10 000 partages par an… et pourquoi pas une expansion en Europe par la suite ?
Quel est votre plus grand défi actuellement ?
Le plus grand défi est de se faire connaître au plus grand nombre et d’équilibrer le nombre de propriétaires et de locataires dans notre base de données afin de satisfaire tout le monde. On essaie de développer notre réseau notamment par le bouche-à-oreille qui est assez efficace, sans levée de fonds pour le moment.