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Objectif Everest : Dylan ZEPI vise le toit du monde !

C’est un objectif pas comme les autres que s’est fixé Dylan ZEPI, 20 ans, étudiant en deuxième année du Programme Grande École à l’IÉSEG. Ce n’est rien de moins que le sommet le plus haut du monde qu’il se prépare à atteindre en 2024 : l’Everest, à 8849 mètres d’altitude. Nous l’avons rencontré pour savoir (ce) qui se cache derrière ce projet hors du commun.

Dylan ZEPI - 1

Dylan ZEPI

Pourquoi vous êtes-vous lancé ce défi de gravir l’Everest  ?
Le goût du challenge, sans équivoque, c’est ce qui me pousse principalement à me préparer pour grimper le Mont Everest. Cette idée m’est venue à l’esprit il y a 4 ans, après avoir couru mon premier semi-marathon, tout s’est enchaîné : j’ai fait le Machu Picchu, et Huayna Picchu au Pérou, le Pico Turquino à Cuba, et j’ai réalisé mes premières marches d’approche pour gravir le Mont Blanc. J’aime me lancer des défis un peu fous. Je suis notamment parti faire un tour d’Europe à sac-à-dos seul, sur un coup de tête. Ensuite, je me suis concentré sur mes études afin de réussir au mieux mon bac et d’intégrer l’IÉSEG… avant de m’y replonger, cette année, avec encore plus d’envie et de motivation. J’ai donc repris l’entraînement intensif en décembre 2022. Et si je parviens à réaliser cette ascension en 2024, comme je le prévois, je rejoindrai alors le cercle très fermé des Français de moins de 21 ans qui ont réussi cet exploit. Pour autant que je me souvienne, j’ai toujours aimé dépasser mes limites, aller toujours plus loin, surtout dans le sport, et j’aime évidemment la montagne !
Je pense que c’est important de se fixer des objectifs, et c’est pourquoi je vise 2024 pour cette ascension, à condition, bien évidemment, que je réussisse à réunir les fonds et sponsors nécessaires comme prévu.

Comment allez-vous vous préparer concrètement ?
Depuis décembre, je me concentre sur la préparation physique. Cela comprend du renforcement musculaire, du cardio, des séances de dépassement de soi en rajoutant toujours l'”extra mile” supplémentaire, chaque entraînement, jusqu’à atteindre ma vraie limite. Le but est d’aller chercher toujours plus loin. Cela se mêle à la préparation mentale, qui consiste à repousser les limites de l’esprit, car une fois là-haut, tout se fait au mental. J’ai donc besoin de déterminer jusqu’où ma tête peut m’emmener. Je vais également me rendre à Chamonix cet été pour réaliser l’ascension du Mont Blanc et du Mont Rose (le 4e plus haut sommet des Alpes) puis enchaîner avec le GR20.
Au premier semestre de l’année académique 2023-2024, je vais réaliser mon échange au Kazakhstan, et je profiterai de cet échange pour réaliser l’ascension du Pic Lénine (si j’ai réuni suffisamment de fonds), un sommet de 7 134m situé au Tadjikistan voisin. L’hiver me permettra ensuite de tester mon équipement de neige (crampons, piolet…) en effectuant diverses randonnées. L’idée est de me familiariser au maximum avec mon équipement pour que cela devienne une deuxième nature. En effet, lorsque l’on se trouve à une certaine altitude, le moindre mouvement demande un réel effort, il faut donc connaître parfaitement son équipement et savoir où trouver quel objet pour ne pas perdre son énergie inutilement et se préserver au maximum. J’ajouterai peut-être à cela des tests en hypoxie permettant de s’entraîner à supporter le manque d’oxygène. Je vais également identifier des monts que je pourrai gravir entre janvier et mars, sachant que cette période est assez limitante pour les ascensions de haute montagne, pour des raisons de sécurité. Enfin, l’idée est de partir au Népal en mars, pour une durée de deux mois au total.

Pourquoi prévoir deux mois au Népal ?
Il faut avoir le temps de s’acclimater à l’altitude et au climat sur place, et de faire des marches d’approche pour s’entraîner avant l’ascension. L’acclimatation prend déjà un mois en moyenne. Il faut aussi prévoir l’attente éventuelle de la bonne fenêtre météo pour pouvoir monter. Le MAM (mal aigu des montagnes) peut également survenir pendant l’ascension (vertiges, maux de tête, nausées, fatigue…) et ce, de manière totalement imprévisible. On peut être atteint du mal aigu des montagnes un jour, et ne pas l’être le jour suivant. Le seul moyen de le contrer est de redescendre. Il y a donc énormément de facteurs pouvant déterminer la réussite de cette ascension, au-delà de la préparation physique. C’est bien connu, ce n’est pas la montagne la plus difficile à gravir techniquement parlant, mais c’est la plus difficile car la plus endurante et parce qu’elle joue beaucoup avec notre mental.

Dylan ZEPI

Comment cela se passe-t-il pour monter l’Everest ?
Il faut faire appel à une agence spécialisée : bien entendu, on ne peut pas partir seul. Je mets la sécurité en priorité et je recherche donc la meilleure agence avec le budget que je réussirai à réunir. Pour la choisir, je suis entré en contact avec des personnes qui ont déjà fait l’ascension, afin de recueillir leur avis et leurs conseils. D’autre part, ce projet est extrêmement coûteux, et c’est pour cela que je suis à la recherche de sponsors pouvant m’aider à atteindre mon objectif.

Avez-vous des craintes pour cette ascension ?
J’ai conscience du danger que cela représente. Chaque année, il y a plusieurs morts sur le chemin du Mont Everest, sans parler des engelures possibles entraînant des amputations. Pour autant, je ne suis pas vraiment inquiet : j’ai surtout très envie et hâte d’y aller. Ma crainte principale est finalement de ne pas trouver les sponsors dont j’ai besoin pour pouvoir entreprendre ce projet, ou de ne pas réussir à aller jusqu’au sommet. La préparation mentale ne consiste pas seulement à apprendre à repousser ses limites, il s’agit aussi d’apprendre à gérer la frustration si on ne peut pas aller jusqu’au bout. Les personnes qui y laissent leur vie sont souvent des personnes qui se sont mises en danger car elles n’étaient mentalement pas prêtes à renoncer si proche du but. Il faut donc avoir la préparation mentale nécessaire pour savoir prendre la décision d’arrêter et redescendre s’il y a un danger extrême.

Que pensent vos proches de ce projet  ?
Ils me soutiennent et m’aident à trouver des sponsors et à entrer en contact avec des professionnels. Forcément, ils ont peur aussi mais ils me soutiennent avant tout, et c’est très important pour moi.

Peut-on faire un parallèle entre réussir à gravir l’Everest et réussir ses études à l’IÉSEG  ?
D’une certaine manière, oui ! Dans les deux cas, cela requiert de la rigueur, de la discipline, de la volonté, des sacrifices… mais pour les deux, le bonheur de réussir est immense ! Le fait de se préparer à une telle ascension m’apportera certainement beaucoup pour la poursuite de mes études.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG