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Phacil : faciliter la digitalisation des pharmacies

Né d’une collaboration avec un pharmacien, Phacil est un outil permettant aux pharmacies de se digitaliser facilement et rapidement. Nous avons rencontré Alexandre Deniau, co-fondateur de cette start-up et diplômé du Programme Grande École de l’IÉSEG en 2015, qui nous en dit un peu plus sur son expérience avec Phacil et l’IÉSEG.

Pouvez-vous nous présenter Phacil ?

Phacil est un outil commercialisé auprès des pharmaciens afin qu’ils puissent digitaliser facilement et rapidement l’ensemble de leurs produits et services, et ce, avec peu de budget. Aujourd’hui, de nombreuses contraintes réglementaires, juridiques et logistiques (l’offre de livraison à domicile est notamment très peu développée) rendent très compliqué la digitalisation de l’offre des pharmacies pour livrer les médicaments au domicile de leurs patients. C’est chronophage et les budgets peuvent être conséquents, notamment la première année. Toutes ces barrières ne facilitent pas la digitalisation de la fin du parcours de soin, et très peu de pharmacies sont donc en ligne.

©Phacil

Chez Phacil, nous avons pour but d’aider à la digitalisation de cette partie du parcours de soin en proposant un outil ultra simple à utiliser pour les pharmaciens, rapide à installer et très abordable, qui permet aux pharmaciens de propulser facilement leur officine en ligne afin de pouvoir faire livrer les médicaments avec ou sans ordonnance au domicile de leurs patients. Aujourd’hui, plus d’une centaine de pharmaciens partenaires nous font confiance, et nous sommes une équipe de 6 personnes pour développer notre activité.

Quand et comment est né Phacil ?

Le projet s’est vraiment construit au fur et à mesure, en collaboration avec un pharmacien. Au départ, l’idée était plutôt une sorte de « Deliveroo » de la pharmacie, mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. On ne se focalise plus uniquement sur les livraisons à domicile car nous nous sommes rendu compte qu’il y a beaucoup plus à faire pour aider les pharmacies à se digitaliser, et que notre vraie valeur ajoutée se trouvait là. Nous avons lancé une première version gratuite de Phacil en 2020 (juste avant le premier confinement), et avons démarré la commercialisation de la plateforme en Janvier 2021.

A quoi ressemble la vie d’un entrepreneur en 2022 ?

Cela dépend évidemment du stade où il en est. Il y a plusieurs vies dans celle d’un entrepreneur. Le temps passe à 1 000 à l’heure, on est passionné par ce que l’on fait et il y a énormément de choses auxquelles penser au quotidien. C’est en général très intense.

©Phacil

Vous étiez incubés à l’IÉSEG la première année, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

L’incubateur nous a aidé à bien commencer à travailler sur la recherche dans un secteur innovant mais aussi très fermé. Ce n’est pas facile au début de se faire une place dans le monde pharmaceutique. C’est une richesse de pouvoir en bénéficier, de pouvoir  accéder à des locaux parfaitement situés, d’être entourés et soutenus par d’autres entrepreneurs, avec qui on peut échanger sur les écueils à éviter. L’Incubateur offre aussi un accompagnement solide avec des intervenants ayant de vraies compétences entrepreneuriales. Aux entrepreneurs IÉSEG qui démarrent, je leur conseille d’intégrer l’Incubateur .

En tant qu’ancien étudiant à l’IÉSEG, comment vos cours vous ont-ils aidé à préparer votre projet entrepreneurial ?

Les cours apportent au niveau des soft skills, qui nous sont très utiles pour la suite : project management, optimisation du temps, relations interpersonnelles… On apprend aussi à se débrouiller pour sortir son épingle du jeu. Au niveau des hard skills, pour ma part, j’étais en filière finance. La comptabilité et l’audit m’aident aujourd’hui pour la gestion de day to day. Cela me permet de ne pas avoir besoin de faire appel à un expert, en faisant le maximum de choses moi-même, et de comprendre les enjeux rapidement concernant certaines décisions importantes à prendre. J’ai travaillé en audit chez Deloitte pendant 2 ans après mon master, et ça m’aide toujours aujourd’hui.

©Phacil

Qu’envisagez-vous pour la suite de Phacil ?

Nous souhaitons nous développer dans d’autres pays comme l’Espagne, où nous venons de lancer notre solution en novembre 2021, et l’Italie. Chez Phacil, on considére que la France, l’Espagne et l’Italie ne forment qu’un seul marché, ces pays possédant des caractéristiques très communes en termes de persona et de réglementations. Notre outil est un SaaS, nous pouvons donc le commercialiser facilement dans ces pays, avec peu d’adaptations. Notre premier objectif est d’abord d’assoir notre lancement en France et en Espagne, et de confirmer le succès de notre offre en développant nos parts de marché au maximum, avant possiblement de nous lancer d’ici un an en Italie. Si nous arrivons, d’ici 5 ans, à développer nos parts de marché dans ces trois pays latins, ce serait déjà un très bel exploit : au total, cela représente pas moins de 63 000 officines à conquérir .

Avez-vous un conseil à donner à un futur entrepreneur ?

Il faut directement chercher à générer des revenus, sans rechercher la perfection car, de toute façon, le produit ne sera pas parfait. Il ne faut pas avoir peur de se lancer, de chercher à vendre un produit ou service qui n’est pas encore 100% parfait à vos yeux – c’est la meilleure manière d’avoir des vrais feedbacks de clients, et de faire progresser votre produit.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG