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Un étudiant de l’IÉSEG s’investit dans l’association Phoenix Forest pour protéger la forêt sud-américaine

Passionné par la cause environnementale, Noé LEFEBVRE, étudiant en Master du Programme Grande École à l’IÉSEG, a décidé de s’investir pour un projet humanitaire en Amérique Latine, à visée écologique et sociale, grâce à l’association Phoenix Forest, avec deux amis d’enfance.

Quel est l’objectif de l’association Phoenix Forest, dont vous êtes actuellement le président ? 

Phoenix Forest est une association de loi 1901 qui a vu le jour en 2019 et qui a pour mission de soutenir des projets de reforestation et de préservation de la biodiversité de la forêt sud-américaine. J’ai repris l’association en 2021, à l’aide de mes deux amis d’enfance : David et Oryan, qui ont le même intérêt que moi pour la protection de l’environnement. Avec l’association, nous souhaitons avant tout sensibiliser le public au sujet de l’écologie, et particulièrement de la déforestation, tout en soutenant des projets concrets menés par des associations humanitaires locales implantées dans quatre pays d’Amérique du Sud.

Avant d’entreprendre quoique ce soit, nous avons évidemment pris le temps de nous renseigner auprès des organisations locales afin de s’assurer d’avoir les connaissances requises pour s’investir dans de tels projets. En effet, certaines associations se lancent parfois dans des projets de reforestation qui, finalement, desservent la nature car les techniques utilisées ne sont pas adaptées à l’environnement en question. Nous récoltons également des dons pour nos associations partenaires en Amérique latine. Enfin, afin de rendre tout cela encore plus concret, nous nous rendrons prochainement sur place en tant que volontaire pour prêter main forte à ces associations et les aider à mener à bien leurs différents projets.

©Phoenix Forest

Vous allez bientôt vous rendre dans 4 pays différents, quels projets allez-vous mener là-bas ? 

Nous allons tous les trois profiter de notre année de césure pour réaliser divers projets humanitaires locaux. Nous partons dès le 4 janvier 2023, en commençant par la Colombie, pour prêter main forte à l’association Envol Vert Colombia. Nous serons à côté de Carthagène, dans la zone des Caraïbes pour faire de l’agroforesterie par le biais des pépinières tout en oeuvrant pour l’émancipation des agriculteurs locaux. Les pépinières sont de petites parcelles de terrain où l’on va commencer une plantation pour la développer de manière assez intensive afin de la délocaliser par la suite. Après Carthagène, nous irons à Socota dans la forêt amazonienne, où nous travaillerons à nouveau sur l’agroforesterie. Là-bas, nous y retrouvons un enjeu à la fois environnemental et social car nous allons également former les agriculteurs (après avoir été formés nous-mêmes, bien entendu) à une agriculture soutenable en leur présentant des modèles agricoles écologiques, durables et économiques afin d’améliorer le bien-être des habitants de cette zone. Notre mission est donc à la fois écologique et sociale.

Nous partirons ensuite en Equateur, à Puerto Misahuallí, une ville se situant à proximité du Rio Napo, à l’entrée de la forêt amazonienne. Là-bas, nous allons aider l’association Trésor de Nature qui est en train de créer une ferme écologique, biologique et pédagogique. Le but de cette ferme est de développer ses propres cultures et réussir à en vivre, tout en formant les agriculteurs locaux à réaliser ces plantations. Nous allons aussi œuvrer pour la préservation de la faune, la flore et la fore en construisant des réserves naturelles et des abris pour les animaux sauvages. Enfin, nous allons participer à la création d’un centre de séchage pour le cacao et la vanille et aider les familles locales avec la plantation agro-forestière.

Nous irons ensuite au Pérou, en partenariat avec l’association Envol Vert Pérou. Là-bas nous allons nous séparer : David et Oryan iront à Pichanaki et moi à Tingo Maria, en Amazonie. Le but est de rencontrer des locaux tout en aidant un projet d’agroforesterie. Là aussi, nous allons former les agriculteurs notamment sur les cultures de café et de cacao et sur les alternatives économiques pour être autonome tout en respectant la nature. Les personnes vivant en Amazonie ont une relation particulière à la forêt qu’ils considèrent comme un être vivant à part entière, presque comme un membre de leur famille. Nous pensons donc que nous allons beaucoup apprendre de leurs manières de vivre en harmonie avec la nature.

Enfin, nous arriverons en Bolivie, à Coroico, aux côtés de l’association Cœur de Forêt. Il s’agira d’un projet de reforestation communautaire. Nous allons sortir les plantations des pépinières pour les replanter dans les forêts. Nous ferons également de l’apiculture. Pour finir, nous allons travailler sur la production d’huiles essentielles et de plantes aromatiques et médicinales.

Globalement, nous allons réaliser des missions très complémentaires concernant plein de sujets différents. Chaque mission contribue au développement du commerce local et a à chaque fois un double impact environnemental et sociétal. Evidemment, pour nous rendre en Amérique latine, nous allons devoir prendre l’avion, en revanche, une fois sur place, nous nous efforcerons de limiter au maximum notre empreinte carbone lors de chacun de nos déplacements, et nous nous engageons à modéliser et calculer notre empreinte carbone négative (principalement nos déplacements) et positive (notre apport sur le terrain) pour nous assurer que ce projet est rentable écologiquement.

Et après ce périple ? 

Nous allons chacun reprendre le cours de nos études. Personnellement, je vais faire mon stage de fin d’études donc je ne pourrai malheureusement pas continuer à m’occuper de l’association pour le moment. Nous recherchons donc des personnes intéressées qui pourraient reprendre l’association afin que celle-ci perdure dans le temps. Cette cause nous tient vraiment à cœur et nous aimerions la voir continuer d’exister et évoluer.

©Phoenix Forest

Pourquoi avoir choisi cette association en particulier ? 

Avant toute chose, je suis très sensible à l’écologie et à l’environnement, et j’avais envie de participer à un projet de grande ampleur qui soit utile et durable. L’inconnu m’attire particulièrement et donc, pouvoir découvrir ce monde manuel et agricole au sein de territoires lointains aux cultures différentes de la nôtre, m’intéressait particulièrement. Avant de plonger dans le milieu professionnel, je souhaitais découvrir le monde et tout ce qu’il a à offrir, notamment en termes de projets environnementaux. J’ai toujours su, que je ferais de l’humanitaire lors de mon année de césure. En fait, c’est à la suite du projet collectif réalisé à l’époque en 2e année, que je me suis vraiment intéressé à l’humanitaire. De plus, l’opportunité de pouvoir gérer l’association moi-même, avec mes amis et ne pas simplement agir en tant que bénévole, me semblait particulièrement intéressante. En effet, le projet est scindé en deux parties (gestion, récolte de fonds puis contribution sur le terrain) ce qui me permet d’avoir une vision à 360° de ce qu’une association peut offrir.

Comment fonctionnez-vous au sein de l’association ? 

Puisque nous nous connaissons depuis très longtemps tous les trois, nous connaissons les forces et les faiblesses de chacun. Ainsi, nous nous sommes réparti les tâches en fonction de nos points forts. Je m’occupe du budget prévisionnel et des flux de trésorerie, des tâches administratives et notamment les contrats et subventions de l’Etat, et de la communication. David gère les relations avec la banque, le compte en banque et la cagnotte, ainsi que les relations avec notre réseau d’associations. Quant à Oryan, il s’occupe principalement des sponsors. Pour les événements caritatifs et les récoltes de dons, nous gérons cela ensemble.

En parlant de récolte de fonds, comment cela se passe-t-il et quel est votre objectif ? 

Nous organisons régulièrement des événements (petits déjeuners…) et nous avons ouvert une cagnotte HelloAsso pour les dons défiscalisés. Nous nous sommes fixé un objectif de 10 000€ et nous en sommes aujourd’hui à 75%. Atteindre cet objectif est essentiel, car l’argent récolté ne servira pas à financer notre voyage humanitaire en Amérique latine (que nous finançons par nos propres moyens), mais sera entièrement reversé à nos associations partenaires (à hauteur de 2 500€ par association). Cela leur permettra de financer leurs projets de grande ampleur, comme :

  • En Colombie, le financement de 4 pépinières ;
  • En Equateur, la mise en place du système informatique de la ferme écologique et biologique ;
  • Au Pérou, l’organisation d’un événement de sensibilisation (« Sumate al Bosque ») à destination des citoyens des principales métropoles sud-américaines sur les enjeux de la déforestation ;
  • En Bolivie, l’achat de 10 ruches mélipones.

Pour en savoir plus sur Phoenix Forest, rendez-vous sur www.phoenixforest.fr

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