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Spécialisée dans le Green IT, Katell SAILLANT, une étudiante de l’IÉSEG, raconte son expérience

Pour clôturer sa première année de majeure en « International Negotiation & Business Development » au sein du Programme Grande École, Katell SAILLANT a choisi d’effectuer un projet consulting en rapport avec le Green IT. Nous l’avons rencontrée pour en apprendre un peu plus sur cette thématique et ce que cela représente à ses yeux.

Katell SAILLANT

Katell, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le Green IT ?

Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut avant tout comprendre ce qu’est un service numérique. Celui-ci comprend tout ce qui compose un ordinateur : du matériel (des serveurs, du réseau…) fait de matières premières polluantes, des informations, des algorithmes, des interfaces… Toutes ces composantes polluent sans que l’on s’en rende forcément compte. En effet, les données et les logiciels sont conservés sur un serveur qui consomme énormément d’énergie.  Pour donner un ordre d’idée, un serveur, qui a une durée de vie moyenne de 7 ans, représente plus de 4 aller-retours Paris-New-York en avion de sa production à sa fin de vie  ! Rien qu’en France, cela représente un total de 16,9 millions de tonnes d’émission de CO2, et cela correspond seulement à une petite partie des systèmes numériques (sans prendre en compte l’usage d’internet, les réseaux sociaux, les appels en visio, etc… qui polluent énormément).

Ces chiffres ne vont cesser de croître et c’est pour répondre à cette problématique que certaines solutions commencent à être mises en place, notamment le Green IT. Qu’est-ce que le Green IT ? Cela consiste principalement à améliorer les logiciels et nos habitudes numériques grâce à des solutions durables pour réduire notre consommation. L’autre option consiste aussi à remplacer les logiciels actuels par de nouveaux, plus green, plutôt que de retravailler ceux déjà existants . Cependant, il vaut mieux éviter dans le meilleur des cas de créer de nouveaux produits, car ceux-ci représenteront quand même des émissions supplémentaires, d’autant plus qu’il y a un risque d’effet rebond. Cet effet représente le fait qu’en voulant créer quelque chose de bien et utile, s’avère finalement être l’inverse si on n’a pas pris en compte les conséquences que cela aurait sur les industries ou acteurs externes.

Les solutions Green IT peuvent être très simples pour l’utilisateur : trier ses mails, envoyer un lien plutôt qu’une photo en pièce jointe, vider régulièrement les corbeilles, stocker sur un disque dur plutôt que sur un serveur… comme plus complexes : développer deux applications différentes pour que celles-ci soient adaptées au consommateur, changer son type d’hébergement ou de cloud pour qu’il soit adapté à nos besoins… Une multitude de solutions existent donc pour encourager à la sobriété numérique pour l’entreprise comme pour chacun d’entre nous.

Pourquoi vous être intéressée au Green IT ?

L’écologie de manière générale est une chose importante pour moi et je veux qu’elle le reste, notamment dans mon travail. Pour mon projet consulting, on m’a proposé cette mission autour du Green IT qui était, comme pour beaucoup de personnes, un sujet assez flou pour moi à la base. En me renseignant un peu, j’ai trouvé ça très intéressant car cela allie deux thématiques en plein essor : la RSE avec toutes les mesures qu’il faut prendre rapidement si l’on veut voir une amélioration sur le plan environnemental, et le secteur du numérique qui va continuer à se développer au fil du temps. D’un point de vue professionnel, je sais que ce sont des secteurs qui grandissent et que les entreprises auront de plus en plus besoin d’experts dans le domaine du Green IT. De plus, à l’heure actuelle, il y encore très peu de lois sur le sujet mais le gouvernement s’y intéresse de plus en plus, et ces lois finiront par être votées. Donc, non seulement, nous avons besoin d’agir pour la protection de l’environnement, mais de toute manière, les entreprises n’auront bientôt plus le choix et devront se plier à certaines règles. Ce projet consulting m’apporte des compétences et des connaissances que je n’avais pas auparavant et qui me seront très utiles pour ma future carrière.

Quelques mots à propos de votre projet consulting ?

A la fin de la première année de master à l’IÉSEG, nous avons le choix entre un mémoire ou un projet consulting. J’ai opté pour cette seconde option car cela me permettait de travailler avec une entreprise et donc de constater l’impact réel de mon travail. Je suis donc actuellement dans une entreprise qui s’appelle 5DEGRÉS et qui propose des services de conseil en transformation digitale. Ils ont fait appel à moi pour leur transition écologique. Je travaille donc beaucoup sur le Green IT mais également sur la transition écologique dans sa globalité. J’accompagne l’entreprise tout en me formant à la fois.

Le Green IT, est-ce l’avenir ?

Oui ! Mais cela va de paire avec plein d’autres choses, la sensibilisation et l’éco-conception par exemple. La problématique du Green IT c’est l’urgence de la situation actuelle. Habituellement, on étudie et on comprend avant d’agir (par exemple, des spécialistes ont commencé par étudier le sujet de la pollution thermique avant de proposer des solutions pour la réduire). Aujourd’hui, l’urgence est telle que nous devons comprendre et agir en même temps. Les entreprises n’ont pas forcément le temps de s’occuper de ce sujet mais ont conscience de l’urgence, et c’est pour cela qu’elles font appel à des consultants de transition écologique et Green IT comme moi.

Comment vous projetez-vous dans l’avenir ?

Aujourd’hui, je sais que je ne souhaite pas être uniquement consultante toute ma vie, mais j’aimerais que cela fasse partie de mon travail car j’aime conseiller, guider, ou du moins que ces valeurs fassent partie de l’entreprise. Je veux continuer de pouvoir mener des projets en lien avec le Green IT ou la RSE en général.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG