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madamePee : la solution instantanée pour se soulager

Start-up innovante fondée en 2018 par Nathalie DES ISNARDS, madamePee vient révolutionner les toilettes publiques, en particulier celles des femmes, en proposant des urinoires féminines pratiques, hygiéniques et confortables. Nous avons rencontré la fondatrice de cette entreprise pour en connaître un peu plus sur la genèse de madamePee.

©madamePee

Comment madamePee a vu le jour ?

Le projet est né il y a 5 ans du constat que lorsque l’on est une femme, il est difficile de trouver un endroit pour faire pipi rapidement en dehors de chez soi, en particulier dans les lieux à forte affluence comme les gros événements. madamePee est donc née de cette problématique-là. L’urinoire féminine que nous avons déployée et volontairement « féminisée », permet aux femmes de se soulager en toute sécurité, propreté et praticité.

Chez madamePee, on conçoit, on fait fabriquer en France et on vend notre produit à des loueurs de toilettes qui vont les louer sur différents événements. Le marché événementiel a été le premier marché choisi pour plusieurs raisons : l’état de l’art était tellement catastrophique que ce n’était pas très compliqué de faire mieux pour les femmes, et l’idée de madamePee m’est venue de mon expérience personnelle lors d’un événement. De plus, l’état des toilettes lors des événements était un problème pour les organisateurs qui recevaient régulièrement des commentaires désobligeants sur les réseaux sociaux. Dès 2019, les urinoires féminines ont été déployées sur de gros événements, et ils ont connu un franc succès.

Avant de nous déployer, nous avons bien entendu fait une étude de terrain pour s’assurer de la cohérence et l’adoption du projet. Nous avons travaillé avec des chercheurs en psychologie et en ergonomie pour s’assurer qu’on prenait bien en compte les besoins des femmes.

Comment avez-vous surmonté l’épreuve du COVID ?

L’année 2020 a été problématique car notre premier marché (l’événementiel) s’est arrêté net du jour au lendemain. Mais nous en avons profité pour faire des recherches sur les besoins des utilisatrices. Des besoins pour les hommes sont également remontés de la part de nos clients, ainsi que des besoins de la part de villes touristiques. En 2021, nous avons donc sorti le compagnon de madamePee : misterPee, pour les hommes.

Cette année, nous avons sorti un « urbanPee » qui répond aux besoins des villes. Nous sommes aujourd’hui distribués dans 8 pays en Europe et en Afrique de l’Ouest. L’objectif étant qu’il y ait « un pour un », c’est-à-dire qu’à chaque fois qu’il y a un urinoir pour hommes, nous voulons qu’il y ait son équivalent pour les femmes, pour des raisons d’égalité.

©madamePee

Comment madamePee facilite la vie des femmes ?

Les femmes sont souvent, voire toujours, contraintes à faire des files d’attente interminables pour aller aux toilettes. L’urinoire permet d’accélérer le processus. D’autre part, une étude démontre que si l’on prend, par exemple, des toilettes dans un stade, nous retrouvons le même nombre de m2 du côté hommes que chez les femmes, cependant, on trouve 8 cabines toilettes côté femmes, contre 12 urinoirs et 4 cabines toilettes chez les hommes. Avec madamePee, nous avons démontré que nous pouvons garder le même nombre de m2 mais en y implantant des infrastructures plus adaptées.

D’autre part, 95% des femmes ne s’assoient pas sur les cuvettes de toilettes en dehors de chez elles. Elles se retrouvent souvent dans une position inconfortable avec des toilettes classiques. Nous avons donc élaboré cette cabine rouge conçue autour de 3 critères : hygiène, rapidité, intimité.

En quoi madamePee s’inscrit dans une démarche RSE ?

Nous n’avons pas pour seul objectif d’améliorer la condition des femmes en réduisant le temps d’attente et en augmentant leur confort, mais également de contribuer à économiser l’eau. En effet, il faut savoir que 30% de l’eau potable d’un foyer est consommée par les toilettes, et on consomme en moyenne 9 litres d’eau par chasse d’eau. On ne peut plus continuer à gâcher autant d’eau et a fortiori potable ; nous l’avons bien vu avec la sécheresse de cet été 2022 notamment.

Comment se porte madamePee aujourd’hui ?

madamePee se porte très bien. Les événements ont bien repris cette année. Nous triplons notre croissance chaque année. Nous sommes aujourd’hui distribués dans 8 pays d’Europe (France, Belgique, Espagne, Portugal, Suisse, Andorre, Royaume-Uni, Luxembourg) avec plus de 350 cabines déployées aujourd’hui. Et nous sommes en train de nous étendre au fur et à mesure avec une distribution internationale.

©madamePee

Est-ce que vos études à l’IÉSEG vous ont apporté une aide pour construire ce projet ?

L’IÉSEG m’a notamment appris la débrouillardise, le côté couteau-suisse… L’École nous apprend qu’il y a peu de choses qui ne sont pas réalisables. Cela permet de s’ouvrir à beaucoup de choses car on se rend compte que, même si on n’est pas expert dans un domaine, on peut quand même réussir. A ce propos, j’écoutais récemment un podcast de l’aventurier Mike Horn dont la devise est : « si je suis sûr des 10% du chemin à parcourir, j’apprendrai les 90% restant en cours de route. » Je trouve cette phrase inspirante.

Avez-vous un conseil pour un futur entrepreneur ?

Je reprendrais le conseil de Mike Horn : oser, se lancer. Il n’y a rien à perdre et tout à apprendre sur le chemin. Cependant, il faut bien savoir pourquoi on se lance sur ce chemin car il est semé d’embûches, mouvementé, exigeant au niveau charge de travail et au niveau émotionnel. Si les raisons ne sont pas suffisamment fortes, on risque de laisser tomber au premier obstacle.

 

Pastille 60 ans de l'IÉSEG