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[Histoire de Diplômé] Olivier ROBYN : un DSI curieux, aventurier et ouvert sur le monde

Olivier ROBYN (diplômé du Programme Grande École en 2004) se définit lui-même comme un homme anticonformiste et curieux. On ne peut lui donner tort, tant son parcours souligne un tempérament aventurier et à l’écoute de ses envies. Du marketing à la technologie, de Paris à Valence, en passant par la Slovénie, il poursuit sa route au gré des rencontres et des opportunités. Quelles seront les prochaines ?

D’où vient votre goût pour l’international ?
De trois facteurs. Premièrement, je suis issu d’une famille binationale (père d’origine française, mère macédonienne) et j’ai grandi avec une éducation basée sur l’ouverture d’esprit et la diversité. Ensuite, mon père a créé l’un des plus grands touroperators français (Africatours) dans les années 70 et ma mère a travaillé en Afrique et dans les Caraïbes. Cela m’a permis de beaucoup voyager dès mon plus jeune âge. Enfin, tout cela a fait de moi une personne curieuse et anticonformiste. Intégrer l’IÉSEG a été une évidence puisque l’École misait beaucoup sur l’international pour se développer. J’ai notamment pu passer ma 4e année en Hollande, partir en Afrique du Sud pour mon stage de fin d’études et terminer mon cursus en Slovénie. Vivre à l’étranger dès la sortie de l’École allait donc de soi…

Pourquoi avez-vous choisi l’Espagne ?
La rencontre avec mon épouse, d’origine espagnole, lors de ma 5e année en Slovénie, a fortement pesé sur la destination. Le parcours non linéaire qui a suivi s’explique aussi bien par choix que par nécessité. En Espagne, j’ai préféré trouver un emploi rapidement, quitte à mettre mon ambition professionnelle de côté pendant quelques temps. Captivé par les ordinateurs et la technologie depuis l’enfance, j’ai ensuite fait en sorte de convertir, par un travail acharné, cette passion en compétences et en opportunités…

En effet, après un début de carrière dans le marketing, vous êtes DSI depuis 2009. quel est véritablement son rôle ?
Chaque DSI oriente ses missions en fonction de son parcours, de sa personnalité, du secteur d’activité et de la culture de son entreprise. Je considère qu’il doit jouer le rôle de partenaire technologique du Business et du CEO, en étant par ailleurs aussi proche des équipes technologiques que des équipes métiers.
Au quotidien, il bâtit et met en place la stratégie technologique destinée à développer le business par l’optimisation de l’expérience client ou par la création de produits/services technologiques, mais aussi à tirer parti de la data interne et externe, générer des gains de productivité en optimisant les process métiers, ou encore assurer la pérennité de l’organisation et de son infrastructure face aux défis de la cybersécurité.

Votre métier a beaucoup évolué au cours des dernières années. Comment l’expliquez-vous ?
L’effet COVID s’ajoute à deux tendances de fond. Tout d’abord, l’essor de grandes entreprises (Google, Amazon, Facebook, etc.) couplé au développement des connexions haut débit et du smartphone nous a tous rendus dépendants de la technologie au quotidien… et plus exigeants. Cette exigence se retrouve en entreprise où les employés peuvent se montrer impatients vis-à-vis des équipes technologiques. Charge au DSI d’harmoniser les relations !
L’autre tendance est la digitalisation du monde professionnel : des sujets comme la data, la cyber-sécurité et le e-commerce concernent désormais tous les secteurs d’activité. Chacun a pris conscience que la technologie modifiait en profondeur l’organisation et les process internes pour les rendre plus efficaces et plus sûrs. Dans un tel contexte, le DSI est passé en quelques années de responsable informatique à celui de véritable moteur de l’innovation et de partenaire technologique de la Direction.

En 2020, vous avez décidé de poursuivre votre activité de DSI en indépendant. Pourquoi et pour qui travaillez-vous ?
J’ai en effet quitté mon poste de CIO chez Tempe, filiale du Groupe Inditex, pour me rapprocher de ma famille basée à Valence. Je passais mes semaines à voyager entre Alicante, Corogne et à l’étranger. Après un court passage dans la cosmétique, je me suis lancé dans l’entrepreneuriat. Mes clients sont des groupes internationaux du retail à la recherche de profils seniors capables de mener des projets technologiques au niveau international.

Quelles différences avez-vous constatées entre le monde du travail en France et en Espagne ?
En France, on attache beaucoup plus d’importance à la réussite professionnelle et le travail est synonyme de position économique et sociale. Les relations entre collègues sont plus froides et formelles, les rôles et les responsabilités sont strictement définis. En Espagne, on met l’accent sur l’importance d’une vie plus commode, moins contraignante. Un job est avant tout considéré comme une source de revenus et l’objectif d’une grande partie de la population est d’obtenir une place de fonctionnaire, avec un emploi garanti à vie. La communication et la hiérarchie sont beaucoup plus ouvertes : on gagne en agilité ce qu’on perd en structure.

Pourquoi avez-vous choisi de vivre à Valence et qu’aimez-vous y faire durant votre temps libre ?
Valence est un endroit parfait pour élever ses enfants grâce à sa qualité de vie, son climat, la population et les distances à parcourir. C’est bien plus accueillant et familial qu’une grande capitale comme Paris. Il y fait bon vivre grâce à un climat de 300 jours de soleil par an et une plage urbaine dont nous profitons de mai à octobre. En famille, nous aimons nous balader dans les parcs installés dans le lit du fleuve Turia, asséché depuis des années, nous promener dans la Cité des Sciences et des Arts ou assister à une pièce de théâtre. En couple, nous allons dîner dans le vieux quartier du Carmen ou au nouveau port, construit à l’issue de la coupe de l’America de 2004.

comment imaginez-vous votre avenir professionnel et le futur de votre métier ?
Avec une certaine prudence, au regard du contexte géopolitique actuel, mais aussi avec l’optimisme réaliste qui me caractérise depuis toujours. Mon métier va continuer à évoluer en parallèle de l’utilisation des nouvelles technologies : la réalité virtuelle et augmentée, les métavers, le quantique, la blockchain ou encore l’IA vont offrir de nouvelles possibilités aux entreprises. Ce sera au DSI d’ouvrir ces portes pour leur permettre de faire bon usage de ces innovations. Par ailleurs, en raison du manque de main d’œuvre qualifiée dans les métiers de l’informatique, le DSI devra consacrer plus d’attention que jamais aux problématiques de RH et de gestion de personnel afin d’attirer les meilleurs talents et les retenir le plus longtemps possible

Parcours

Dès sa sortie de l’École, Olivier ROBYN rejoint un groupe du secteur de la restauration à Valence en tant que Responsable Administratif et Financier. Il devient ensuite Responsable Marketing Espagne Portugal de Smurfit Kappa, bénéficie d’une promotion interne et occupe son premier poste dans les technologies.
Après un retour en France chez Smartbox puis Disneyland Paris, il rentre à Valence où il intègre le Groupe Tempe (Inditex) en tant que DSI. En 2020, il se met à son compte pour offrir son expertise technologique à des clients internationaux.

Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS #14, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.

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